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Fédération des transports routiers Maine-et-Loire : "Les difficultés de recrutement pénalisent la profession"
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Fédération des transports routiers Maine-et-Loire : "Les difficultés de recrutement pénalisent la profession"

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Dirigeant de la société Transports Serge Derval, Pierre-Alexandre Derval a été réélu président de la Fédération nationale des transports routiers (FNTR) en Maine-et-Loire. La transition énergétique et le recrutement sont au cœur des préoccupations actuelles de la première organisation professionnelle de ce secteur qui compte 335 entreprises dans le département pour 7 500 emplois.

Pierre-Alexandre Derval a été réélu pour un second mandat de trois ans à la présidence de la Fédération nationale des transports routiers en Maine-et-Loire — Photo : Valéry Joncheray

Comment se portent actuellement les entreprises du secteur du transport routier ?

Pierre-Alexandre Derval : Certaines entreprises ont été durement touchées par la crise, principalement celles qui travaillent pour les secteurs de l’aéronautique ou de l’automobile. Pour les autres, en règle générale, il y a eu de l’activité depuis le début de la crise sanitaire, portée par le secteur agroalimentaire. La période a tout de même été compliquée pour les chauffeurs, particulièrement pendant le premier confinement du printemps 2020. En revanche, les marges demeurent très faibles, entre 0,5 et 5 % environ, avec une moyenne nationale qui se situe à 2,4 %. Les difficultés de recrutement sont également au cœur des préoccupations des entreprises.

À quoi sont dues ces difficultés de recrutement ?

Pierre-Alexandre Derval : Il y a environ 1 500 emplois actuellement disponibles dans les entreprises de transport routier en Pays de la Loire. Cela pénalise la profession, avec des camions qui ne roulent pas et des entreprises qui refusent des contrats. En 2020, 3 000 permis ont été délivrés dans la région avec 100 % d’intégration dans les entreprises. Nous avons peu de candidats et il semble qu’il y ait moins de réelles vocations comme on a pu en connaître autrefois. On forme également moins de chauffeurs qu’il y a encore quelques années. Les centres de formation ont aussi été fermés pendant la crise sanitaire et ils rouvrent avec peu de candidats. Pourtant, de réels efforts ont été faits pour rendre le métier attractif, avec entre autres des véhicules agréables en termes de confort de conduite. Le phénomène est national, et la Fédération nationale essaie de motiver et de redorer le blason de la profession, en allant à la rencontre des jeunes et en présentant nos métiers et les véhicules utilisés sur la route.

La transition énergétique est-elle aussi un sujet important pour les transporteurs routiers ?

Pierre-Alexandre Derval : Le transport routier représente environ 90 % de la distribution effectuée en France, la transition énergétique est pour notre secteur un enjeu majeur. La profession y est engagée, entre autres avec le programme EVE (Engagements Volontaires pour l'Environnement) porté avec l’Ademe. Beaucoup d’entreprises sont passées à des véhicules de norme Euro 6, qui limite les polluants et permet une baisse de la consommation. D’autres s’engagent dans des alternatives au diesel avec le gaz naturel véhicule, le gaz naturel liquéfié ou le biodiesel comme le B 100 à base de colza. Les transporteurs travaillent depuis longtemps sur ces questions environnementales mais il y a aussi une réflexion à mener avec nos clients, pour lutter aussi contre les kilomètres inutiles, sur lesquels il y a des améliorations à apporter. Dans mon entreprise par exemple, ils représentent environ 5 % des trajets que nous effectuons chaque jour.

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