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La Fédération du transport routier du Nord alerte sur la situation critique des transporteurs
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La Fédération du transport routier du Nord alerte sur la situation critique des transporteurs

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La Fédération nationale transport routier (FNTR) du Nord rappelle que les acteurs de sa branche, le transport et la logistique, sont directement et fortement touchés par la pénurie de carburant. Elle demande notamment la reconnaissance de sa fonction prioritaire, surtout pour l’acheminement alimentaire.

Trois camions se suivent sur une autoroute française — Photo : ©Natalia Bratslavsky - stock.adobe.com

L’évaluation du coût induit par la pénurie de carburant qui sévit ces dernières semaines n’est pas encore chiffrée mais d’ores et déjà, la Fédération nationale transport routier du Nord se mobilise pour faire entendre sa voix. "Pour l’instant, on arrive à tenir nos engagements, on satisfait le service", précise Jean-Luc Dejode, président de la FNTR Nord, lors d’une conférence de presse. "Mais on accuse une certaine perte de productivité car les chauffeurs doivent attendre plus longtemps à la pompe ou doivent faire des détours pour pouvoir s’approvisionner." Cela se matérialise notamment par des heures supplémentaires effectuées par les chauffeurs.

Une sortie de crise incertaine

La Fédération, qui regroupe 300 entreprises dans la région, a pourtant régulièrement alarmé les pouvoirs publics depuis un mois. "Notre région a été la première touchée par les difficultés d’approvisionnement. Nos alertes ont été ignorées. Aujourd’hui, la situation devient un drame national parce que Paris est touchée", regrette Jean-Luc Dejode.

La situation est d’autant plus critique que la FNTR Nord estime qu’il ne reste aux transporteurs qu’une dizaine de jours d’autonomie. "On tourne avec des demi-réservoirs. On s’est vu refuser l’accès à certaines stations de la métropole lilloise ou limiter en litrage. Nous multiplions les efforts pour qu’aucun camion ne soit à l’arrêt mais pendant combien de temps encore ?", s’interroge-t-il. "Nous n’avons aucune visibilité sur le ravitaillement dans les stations, même nos chauffeurs commencent à rencontrer des difficultés personnelles, avec leur propre véhicule, pour se rendre au travail."

Un secteur qui peine à recruter

Les transporteurs ne comprennent pas pourquoi ils ne figurent pas sur la liste des fonctions prioritaires pour l’accès aux stations approvisionnées. Jean-Luc Dejode prévient : "Si nous sommes contraints, faute de carburant, d’être à l’arrêt, on se rendra alors compte de l’importance des transporteurs."

L’autre contrainte majeure à laquelle les acteurs doivent faire face est la difficulté de recrutement. Représentant plus de 40 000 salariés dans les Hauts-de-France, le transport routier peine à attirer les candidats. Le nombre de postes vacants est estimé à 3 000. "Ce n’est pas faute de formation mais il y a une méconnaissance de nos métiers et le rapport au travail a changé", indique-t-il, constatant qu’aujourd’hui, les jeunes changent plus facilement et plus rapidement de secteur d’activité.

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