Trophées Industrie Grand Ouest : 8 start-up en compétition
# Industrie # Start-up

Trophées Industrie Grand Ouest : 8 start-up en compétition

Trois dirigeants de start-up viendront pitcher sur la scène des Trophées Industrie Grand Ouest lors de la cérémonie de remise des prix le 9 novembre à la CCI de Nantes. Le public choisira le lauréat. La balle est à présent dans le camp des internautes pour désigner les 3 nominés parmi les 8 candidats présentés ici.

Baptiste Jean, responsable stratégie & développement chez Néolithe, start-up vainqueur des Trophées Industrie Grand Ouest 2022 — Photo : Benjamin Lachenal

La cérémonie de remise des Trophées Industrie Grand Ouest aura lieu le 9 novembre 2023 à la Chambre de Commerce et d’Industrie de Nantes Saint-Nazaire, à Nantes. Comme chaque année, la start-up lauréate sera désignée par le public après que les dirigeants des trois entreprises nominées auront pitché en direct sur la scène. Ces trois jeunes pousses auront auparavant été choisies par les internautes parmi les 8 candidatures présentées ci-dessous. Pour participer à ce vote il vous suffit de cliquer sur ce lien et de vous laisser guider.

Bluemarket veut favoriser le réemploi des stocks dormants des industriels

Bluemarket est une place de marché web de réemploi industriel des stocks dormants et équipements inutilisés. La plateforme a été lancée début 2022 par deux ingénieurs passés par l’Institut national des sciences appliquées de Rennes, Arnaud Moulin et Guillaume Vailland. Ils développent leur projet derrière la SAS Bleu Métal (6 collaborateurs), basée à L’Hermitage près de Rennes. "L’objectif de Bluemarket est de replacer le bon sens au cœur des processus industriels afin de réemployer 100 millions d’euros de coproduits par an en France", rend compte Arnaud Moulin, président de la TPE. Les coproduits réutilisés sont plus ou moins gros : machines-outils, équipements de manutention, pièces métalliques, appareils électroniques… Les transactions entre vendeurs (industriels) et acheteurs (établissements scolaires, associations, entreprises) ont pour vocation à se faire localement. Trois cent utilisateurs sont recensés pour l’heure. La start-up a lancé une offre en direction des grands comptes au printemps 2023 (Bluemarket Connect) pour les accompagner sur toute leur démarche de réemploi. Elle vise notamment les acteurs de l’agroalimentaire. Ce nouveau service permet d’évaluer son bilan carbone. Bluemarket cherche à lever 500 000 euros en equity d’ici à la fin 2023. Sa levée de fonds doit lui permettre de changer d’échelle, d’embaucher des commerciaux et de faire de la recherche et développement pour améliorer sa solution.

Guillaume Vailland et Arnaud Moulin (à d.), associés dirigeants de Bluemarket — Photo : JDE

BZHunt, la start-up brestoise championne de la cybersécurité.

Créée en novembre 2020 par Brice Augras, la start-up brestoise BZHunt a connu un début foudroyant, dépassant le million d’euros de chiffres d’affaires en 2022. Spécialisée dans la cybersécurité, BZHunt qui s’adresse en priorité aux PME locales, a rapidement dû répondre à des sollicitations à l’international. Dès 2021, 50 % de ses clients étaient bretons et 50 % situés ailleurs en Europe, en Afrique et en Asie. Un marché rendu accessible, malgré la distance, grâce à une innovation maison : une sonde informatique très puissante logée dans une box que l’entreprise envoie à ses clients et qui permet de travailler à distance en toute sécurité. La même année, Brice Augras s’est associé à Victor Louis Poucheret, devenu "chief technical officer" (directeur des nouvelles technologies).

La start-up propose aux entreprises des audits, des tests d’intrusion, de la formation et le traitement d’incident. Elle participe également à des évènements de "Bug Bounty", qui consistent à chercher, sur un temps donné, toutes les failles ou bugs présents dans le système d’information d’une entreprise, et a été sacrée championne du monde sur un événement de ce type début 2022.

BZHunt continue de grandir et vient d’emménager dans de nouveaux locaux, plus grands, à Guipavas, près de Brest.

Brice Augras et Victor Louis Poucheret sont associés dans la start-up de cybersécurité BZHunt — Photo : JDE

Poly Process Solutions robotise l’industrie

Poly Process Solutions est une start-up créée en février 2022 par Yann Le Noc et Allan Cronier dans les Côtes-d’Armor.

Ce cabinet d’ingénierie est également un intégrateur de solutions automatisées, spécialisé dans la vision industrielle et la robotique. Son ambition : répondre aux enjeux de qualité, d’ergonomie et de productivité des PMI comme des grands groupes, en proposant des solutions agiles, adaptées et clé en main.

La start-up costarmoricaine a réalisé un premier exercice en 2022 de 450 000 euros et devrait réaliser 1 million d’euros de chiffre d’affaires en 2023. Elle possède déjà une vingtaine de clients, dans le domaine de l’agroalimentaire, de la menuiserie industrielle, de l’automobile, de l’aéronautique, de la cosmétique… Ce sont souvent de grands groupes, pour lesquelles la PME intervient sur des process existants ou en réalisant des ilots robotisés complets.

Poly Process Solutions développe par exemple une brique hyperspectrale permettant de détecter sur les chaînes de production des matières non métalliques comme des plumes ou des cartilages. Une technologie innovante destinée à un gros acteur de l’agroalimentaire, mais qui pourrait trouver d’autres applications dans le domaine de l’environnement ou du tri des déchets.

La PME comptera dix salariés à la fin de l’année et quatre apprentis.

Yann Le Noc et Allan Cronier créateurs de Poly Process Solutions — Photo : JDE

Upcyclink valorise les coproduits de l’agroalimentaire

Start-up créée en juillet 2021 à Saint Avé (Morbihan), Upcyclink avance prudemment sur sa spécialité, la valorisation des coproduits de l’agroalimentaire. Avec un chiffre d’affaires de 160 000 euros en 2022, elle emploie aujourd’hui 6 collaborateurs. Ses trois fondateurs et associés sont Jean-Pascal Bergé, docteur en biotechnologies passé notamment par l’Ifremer (40 % des parts), Myriam Thélu, ancienne responsable administrative et commerciale avec une expérience notable chez EDF (20 %) et Frédéric Mens, ingénieur spécialisé dans les process alimentaires (40 %). Leur ambition ? "Construire un avenir durable où le déchet devient une ressource au cœur d’une véritable économie circulaire." Leur terrain d’expérimentation ? Le secteur des produits de la mer avec une première réalisation début 2023 chez Arpège Marée (Vivo group). L’entreprise vise de nouveaux marchés à l’international, notamment en Irlande où plusieurs prospects se sont manifestés.

Jean-Pascal Bergé, Myriam Thélu et Frédéric Mens, fondateurs de Upcyclink — Photo : DR

Mabin, start-up vendéenne de la robotique

Mabin est une start-up née au bord de la grande plage des Sables d’Olonne. Son fondateur, Laurent Gourier, a 37 ans et c’est un fan de surf, nanti d’un bagage de 15 ans d’expérience dans l’industrie (Zodiac Aerospace, Alfacoustic et Sepro). Cet alsacien, ingénieur, installé depuis 6 ans sur la côte vendéenne, a franchi le pas de la création d’entreprise en juillet 2022, après 5 ans chez le vendéen Sepro, le numéro un français de la fabrication de robots industriels. Mabin propose un robot palettiseur, qu’il conçoit et assemble, aujourd’hui à l’état de prototype, mais bientôt en exposition chez Proxinov, le cluster de la robotique, à la Roche-Sur-Yon. Cette machine dépose sur des palettes les colis, en lieu et place des salariés, et les remplace ainsi pour une tache sans valeur ajoutée et particulièrement harassante. Un robot simple d’usage, grâce à la technologie no-code permettant de proposer une interface qui ne demande ni d’être technicien, ni ingénieur. Sa machine n’est pas standard mais adaptée au besoin de chaque client. Autre volet de l’activité de Mabin : intégrateur de robots. Dans la chaîne de fabrication d’un industriel, Mabin installe le robot le plus adéquat pour optimiser la production industrielle. Il a bénéficié d’une aide de la Région Pays de la Loire et finalise un dossier auprès de Bpifrance. Sa levée de fonds, en préparation, se monte à 100 000 euros. Pour l’année 2023, Laurent Gourier vise les 200 000 euros de chiffre d’affaires. Son ambition est de devenir un acteur connu et reconnu en France de la robotique industrielle d’ici à trois ans. Ses clients : l’agroalimentaire, la plasturgie, la métallerie…

Laurent Gourier président fondateur de Mabin — Photo : JDE

Bout' à Bout' veut structurer la filière du réemploi du verre

La jeune société nantaise Bout' à Bout' a levé en mai dernier 7,3 millions d’euros pour aménager sa première usine de lavage des contenants en verre, à Carquefou, près de Nantes. D’après l’Ademe, un réemploi du verre à l’échelle régionale peut économiser 76 % d’énergie, 33 % d’eau et éviter 79 % d’émissions de CO2 par rapport au recyclage standard, qui nécessite de refondre le verre. Outre l’aspect écologique, le réemploi offre aussi un avantage économique. Les bouteilles de seconde vie qui sortent de cette usine sont revendues en moyenne à un prix de 15 à 20 % moins cher. Ce nouveau site permettra à terme de laver 60 millions de bouteilles et bocaux par an, ce qui en fait le plus capacitaire de France. Bout' à Bout' compte actuellement 16 salariés et a réalisé en 2022 un chiffre d’affaires de 200 000 euros. "Nous serons environ une trentaine d’ici à la fin 2023, et devrions multiplier par quatre le chiffre d’affaires", déclare Yann Priou, directeur général de l’entreprise. La société travaille d’ores et déjà avec plus d’une centaine de producteurs de boissons (distilleries, cave, brasseries, marques de jus, etc.). "D’ici à 2025, nous visons les 800 producteurs", témoigne Yann Priou. La société compte également passer de 220 points de vente (magasins bio, cavistes) actuellement à plus de mille dans le Grand Ouest, en s’ouvrant notamment à la grande distribution. À terme, la société envisage de structurer la filière, pour démocratiser le réemploi à grande échelle. "Nous avons des projets ailleurs qui pourraient voir le jour d’ici à un à deux ans”.

Célie Couché Présidente et fondatrice de Bout' à Bout' — Photo : DR

RMAN Sync met l’intelligence artificielle au service des achats

RMAN Sync est une jeune pousse créée en 2019 à Caen par Renaud Delcoigne, Marc Malmaison, Antoine Morace, et Nina Talbot. Cette start-up normande développe une plateforme d’achats en Saas dotée d’un moteur d’intelligence artificielle à destination des entreprises du secteur des matériaux de construction, de l’automobile ou de l’agroalimentaire. L’ambition est de faciliter le partage de l’information entre fournisseurs et clients pour optimiser les stratégies d’achat, réduire les délais de livraison, les coûts et le stockage des matières premières. Sa première solution baptisée "VANA", un logiciel de SCM (Supply Chain Management) collaboratif en SaaS, permet d’améliorer la gestion de la relation fournisseur, l’optimisation des approvisionnements et le suivi des flux tout en maîtrisant l’impact carbone. Son moteur d’intelligence artificielle développé en interne permet de prendre en compte les données endogènes à l’entreprise (les commandes, les ventes, les promotions…) et exogènes comme la météo. Résultat : des prévisions de ventes fiables à 89 % au mois et 10 % à 30 % de réduction des planifications chaotiques et de l’impact carbone. L’entreprise a été labellisée Deeptech et lauréate i-Lab 2021.

RMan Sync, développeur de logiciels pour le BTP, Bretteville sur odon — Photo : JDE

Gazotech, pleins gaz sur la pyrogazéification

Fondée en 2019, la société Gazotech vise la production de gaz renouvelable. Pour y parvenir, elle propose une solution de pyrogazéification de biomasse sèche (bois, plaquettes forestières, résidus agricoles, CSR…). À partir de ces matières, le processus thermochimique fournit une énergie renouvelable (Syngas) et un coproduit, du biochar, une matière qui peut être utilisée pour amender les sols agricoles et améliorer les rendements de certaines cultures. "Un seul gazéifieur peut produire du gaz de synthèse afin d’alimenter un procédé industriel jusqu’à 7 mégawatts thermiques (MWth)", détaille Christophe Serpeau, dirigeant de Gazotech. Il s’agit de procédés industriels fonctionnant avec une flamme à haute température : four à chaux, four à brique, séchoir, etc. Ces gaz de synthèse peuvent venir en substitution totale ou partielle du gaz naturel.

Début 2023, Gazotech a repris les actifs et les salariés de la société Naoden, afin d’accélérer sur le dimensionnement et l’optimisation du procédé de pyrogazéification. Actuellement, Gazotech compte 11 salariés en équivalent temps plein, et s’appuie sur une technologie indienne, développée par l’entreprise Ankur Scientific Energy Technologies (ASET). "Celle-ci a fait ses preuves depuis 1986, avec plus de mille références à travers le monde", relate Christophe Serpeau. Mais à terme, la start-up ambitionne de remplacer cette gamme par son propre équipement, un gazéifieur français. “Nous développons actuellement un brevet en interne. Outre les aspects de réindustrialisation et de relocalisation, notre futur équipement devrait être capable de fournir aussi un gaz de meilleure qualité en sortie".

Christophe Serpeau dirigeant de Gazotech — Photo : JDE

Pour choisir les 3 start-up dont le dirigeant pourra pitcher lors de la cérémonie de remise des trophées industrie grand ouest, cliquez sur ce lien et laissez-vous guider.

Bretagne Normandie Pays de la Loire # Industrie # Start-up