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Transports en commun : le Sytral triple son budget d'investissement
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Transports en commun : le Sytral triple son budget d'investissement

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Bruno Bernard, président Europe Écologie Les Verts (EELV) de Lyon Métropole, succède à Fouziya Bouzerda à la présidence du Sytral, l’autorité régulatrice des transports en communs lyonnais. Il prévoit d’investir près de 3 milliards d’euros sur les six ans de son mandat. Reste à savoir comment ces dépenses seront financées.

— Photo : © Jean-Philippe Malartre / Sytral

Dès le lendemain de son élection, Bruno Bernard, nouveau président Europe Écologie Les Verts (EELV) de la Métropole de Lyon, avait averti qu’il souhaitait également présider le Sytral, l’autorité régulatrice des transports en communs de l’agglomération, en remplacement de Fouziya Bouzerda, proche de Gérard Collomb.

C’est désormais chose faite. L’écologiste, seul candidat en lice à ce poste clef, a été élu le 7 septembre lors d’un conseil syndical, avec pour objectif d’infléchir la stratégie de développement des transports en commun du territoire. Il sera épaulé dans sa tâche par Jean-Charles Kohlhass, vice-président délégué, cinquième vice-président de la métropole en charge des déplacements, des intermodalités et de la logistique urbaine.

Un plan d'investissement de 2,5 à 3 milliards d’euros

Bruno Bernard a d’emblée présenté un plan très ambitieux d’investissements pour le nouveau mandat en tablant sur 2,5 à 3 milliards d’euros de dépenses contre 1,1 milliard d’euros sous la mandature précédente. Ce plan, qui devrait être finalisé mi-décembre, prévoit d’ores et déjà une progression de 20 % en volume de l’offre de bus, avec un élargissement des amplitudes horaire et de la fréquence, une augmentation de la desserte des zones d’activité et la mise en place de navettes express.

Autre promesse, la réalisation de « 60 kilomètres de nouvelles lignes fortes en bus à haut niveau de service (BHNS) ou en tramway (lignes de tram T6 nord à Villeurbanne, tram entre Part Dieu et Bellecour, ligne A8, rocade périphérique à l’Est, en commençant par les parties Sud et Nord). Bruno Bernard souhaite également étudier l’implantation de télécabines sur les collines ou pour franchir la Saône et le Rhône, en reliant Francheville, Sainte-Foy-lès-Lyon et Lyon.

Quant au métro, grand projet du mandat précédent, avec notamment la ligne E qui devait relier l’ouest lyonnais à la Part-Dieu, le nouveau président du Sytral reste pour le moins circonspect en affirmant ne pas vouloir « de ligne politique qui serait décidée pour faire plaisir à un élu ». Il envisage néanmoins la poursuite des projets d’investissements de moyen et long termes comme le Réseau Express Métropolitain et un plan métro qui dépendront en partie des engagements de la Région et de l’État.

Reste à savoir comment ces dépenses seront financées et si les entreprises, de l’agglomération notamment, seront mises à contribution via un relèvement du versement transport. En 2020, selon les chiffres fournis par le Sytral, les entreprises ont participé à hauteur de 39 % (près de 380 millions d’euros) aux recettes de l’autorité régulatrice des transports (956 millions d’euros), aux côtés des usagers (30 %) et des collectivités locales (20 %). Le nouveau taux du versement mobilités-transports dû par les entreprises de plus de 11 salariés, devra être fixé par la Métropole au 1er janvier 2021. D’ores et déjà, on s’inquiète côté patronal d’une éventuelle augmentation de cette taxe qui pèse sur les entreprises.

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