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Transcan passe encore la vitesse supérieure
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Transcan passe encore la vitesse supérieure

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Acteur incontournable du transport et de la logistique dans les Alpes-Maritimes, Transcan (180 salariés, CA 2018 : 20 M€) affiche une croissance annuelle dépassant les 15 %. Pour assurer un tel dynamisme, son dirigeant et fondateur, Franck Cannata, n’a eu de cesse de diversifier ses activités.

À 40 ans, Franck Cannata est à la tête du groupe Transcan, composé de 7 filiales. Il est devenu dans les Alpes-Maritimes un acteur incontournable du transport et de la logistique — Photo : O. Oreggia

Franck Cannata a à peine plus de 20 ans en 2001 lorsqu’il se lance dans le transport et la logistique avec un vieux camion, un « bâtiment ridiculement petit, deux tréteaux et une porte en guise de bureau ». Aujourd’hui, Transcan compte 180 collaborateurs, 90 véhicules rouge vif et s’étend sur 10 entrepôts (56 000 m²) au sein de la zone industrielle de Carros, dans les Alpes-Maritimes, et depuis peu dans le parc d’activité logistique à Nice.

15 à 20 % de croissance chaque année

La petite entreprise est devenue un groupe dont le chiffre d’affaires devrait dépasser les 22 M€ en 2019 (20 M€ en 2018). « Nous avons procédé à une refonte en 2014 pour créer sous la holding autant de filiales que d’activités », explique son gérant fondateur. Pas moins de sept filiales composent désormais Transcan qui connaît chaque année 15 à 20 % de croissance. « Nous adorons aller là où les autres ne veulent pas aller, en créant un besoin grâce à une solution. Le succès vient aussi de là. Nous avons proposé dès le départ une solution peu répandue, en couplant transport et logistique. » Une double expertise que Franck Cannata n’a eu de cesse d’affiner et de diversifier. En créant par exemple une filiale porte-container. « Il manquait un maillon entre le port de Marseille et nos entrepôts. Désormais, nous pouvons récupérer nous-mêmes les containers de nos clients pour les stocker ou les livrer, et même depuis le fabricant, régulièrement en Chine, avec le concours de notre filiale Affrètement. »

Sur la vague du e-commerce

Sur les sept filiales, deux sont dédiées à la logistique. L’une adresse les industriels : Virbac, Arkopharma, Lancaster, Malongo, Schneider, Leroy-Merlin ou Carrefour. Il s’agit de gérer palettes et colis, avant la production ou en produit fini avant expédition et, pour la grande distribution, les marchandises avant leur mise en rayon. Une branche exclusivement B to B donc, contrairement à celle dédiée depuis cinq ans au e-commerce. « Quand vous faites un achat sur Easyparapharmacie, Couteaux du chef, i-casque ou autre, votre commande ne tombe pas sur le site en question mais chez nous. Nous réceptionnons la commande, la préparons selon un timing bien spécifique, nous allons la prendre dans les entrepôts avant de l’emballer et de l’expédier. Nous choisissons enfin le transporteur le plus adapté à votre choix. »

Une diversification bien huilée

L’atelier est aussi une filiale à part entière. « Elle est support de toutes les autres car elle assure l’entretien préventif et curatif de l’ensemble du matériel roulant mais aussi des bâtiments, des portes de quais, des racks… Rapidité, flexibilité et réactivité sont les maîtres-mots chez nous. Le temps est notre ennemi numéro 1. » Le process a été poussé jusqu’à assurer l’autonomie de la société en matière de vidéosurveillance, de wifi, d’alarme ou de contrôle d’accès… Aucun grain de sable n’est permis dans cette machine bien huilée. Ce qui permet à Transcan d’apporter une autre valeur ajoutée dans le secteur, cette fois, de l’événementiel. Une part non-négligeable de l’activité de Monaco à Saint-Tropez. « Nous travaillons par exemple avec le groupe Dushow (leader européen de la prestation de spectacles, NDLR). C’est une vraie spécificité que peu de transporteurs acceptent car il y a de grosses contraintes en termes d’horaires et de réactivité. On est amené à travailler surtout la nuit, le week-end, les jours fériés… »
Alors qu’il vient à peine d’ouvrir son dixième entrepôt au cœur du PAL, le parc d’activité logistique géré à Nice par la CCI, le jeune dirigeant annonce déjà qu’il ne s’agit là que d’une solution « intermédiaire ». Pour gérer au mieux le « dernier kilomètre », Franck Cannata a en effet un projet de « très, très grande ampleur dans un futur proche ». Il n’en dira pas plus, du moins pour l’instant.

Le recrutement, frein du développement

En attendant, l’idée d’une huitième filiale est évoquée, reposant « à l’image d’un fablab, sur un concept qui permettra à des sociétés de mutualiser elles-mêmes la logistique ». Tous les feux sont donc au vert pour l’entreprise azuréenne. Si ce n’est un obstacle apparu il y a un peu plus d’un an : le recrutement, principalement de chauffeurs. « Je ne comprends pas », explique ce fils et petit-fils de transporteur, « car si être conducteur n’est pas l’activité la plus glamour, elle permet notamment de cumuler des heures et d’avoir un salaire équivalent à celui d’un cadre moyen, le tout sans avoir un chef en permanence sur le dos. Trouver des solutions demande de gros investissements mais si je veux développer mon activité, je n’ai pas le choix. » Franck Cannata devra ainsi encore et toujours innover. Son nouveau projet devrait voir le jour en 2020.

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