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A Toul, la requalification de l'ancien site Kleber avance
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A Toul, la requalification de l'ancien site Kleber avance

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Dix ans après la fermeture de l'usine Kleber à Toul, l'aménageur - la Société d'équipement du bassin lorrain -, dévoile un bilan de la requalification du site. Petit à petit, l'activité économique reprend ses droits.

Les 73 000 mètres carrés de l'ancienne usine Kleber de Toul dédiés à la production ont été découpés en quatre bâtiments — Photo : Jean-François Michel

Le 25 novembre 2008, les 826 ouvriers de l'usine Kleber de Toul produisaient leurs derniers pneus : vécue comme une « catastrophe », la fermeture du site a d'abord été gérée par le groupe Michelin, sur la base d'une convention de revitalisation signée avec l'État. À l’époque, certains imaginaient que le géant du pneu serait en mesure de faire jouer son carnet d'adresses pour trouver un repreneur pour l'ensemble du site, un véritable mastodonte industriel : un hall de production de 800 mètres de long pour un total de 73 000 m2, auxquels viennent s'additionner 17 500 m2 de bâtiments tertiaires.

« En 2008, la crise s'installait, la conjoncture n'était vraiment pas favorable pour requalifier ce type de site », souligne Thierry Hory, le président de la Société d'équipement du bassin lorrain (SEBL), l'aménageur du site. « C'est pourquoi il faut aujourd'hui considérer ce qui a été fait comme un succès. » Concrètement, dix ans après, le site accueille une vingtaine d'entreprises, pour 220 emplois. Les 22,5 hectares de terrains cessibles ont été commercialisés à 60 % et des « négociations sont en cours » avec des entreprises intéressées.

« Des erreurs ont été commises »

L'Établissement public foncier lorrain (EPFL), qui a racheté le site en 2013, a commencé par injecter 1,7 M€ dans la reconversion. La SEBL a pris le relais en investissant 13 M€ HT, dont 1,85 M€ de reconversion de bâtiment et 5,75 M€ d'aménagements. Les collectivités ont mis la main à la poche : 500 000 € pour l'État, 380 000 € pour la région Grand Est, 279 000 € pour le département de Meurthe-et-Moselle. Mais c'est la Communauté de communes Terres Touloises qui a fait l'effort le plus important en finançant à hauteur de 2,3 M€ la requalification.

Engagé et attentif, le président des Terres Touloises, Fabrice Chartreux, reconnaît que « des erreurs ont été commises », notamment avec les sociétés Valorène et Acticall. Installées sur le site et aujourd'hui disparues, ces sociétés « n'avaient pas d'ancrage local », souligne le député du Toulois Dominique Potier. « Nous misons maintenant sur les PME locales. »

Une commercialisation récente

Pour l'élu, qui garde encore le souvenir des négociations âpres avec le groupe Michelin lors de la reprise du site, la situation du site Kleber, aujourd'hui rebaptisé « Espace K », a commencé à se décanter à partir du moment où les collectivités locales ont les « clés de la destinée du site ». Une analyse qui se révèle exacte à l'examen de la chronologie des faits : entre 2008 et 2013, lors de l'acquisition du site par l'EPFL, la requalification n'a quasiment pas évolué. « La commercialisation du site a démarré effectivement il y a tout juste deux ans et demi », confirme Jérôme Barrier, le directeur général de la SEBL. « Et requalifier un site industriel de cette ampleur, c'est au minimum 15 ans. » Les PME installées demandent aujourd'hui des choses très concrètes : améliorer la signalétique du site, dont l'ampleur peut désorienter les visiteurs.

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