En novembre 2022, MJ Conditionnement a revisité son organisation avec la mise en place de la semaine de quatre jours. Les sept collaborateurs concernés ont gardé le même temps de travail, à savoir 37,3 heures, réparties du lundi au jeudi. Et c’est un franc succès pour cette PME industrielle, qui formule et conditionne des aérosols, sous des marques de distributeurs, pour le compte de la grande distribution et de réseaux de distribution professionnels. Basée à Hartennes-et-Taux (Aisne), MJ Conditionnement emploie dix collaborateurs et réalise un chiffre d’affaires de 3,5 millions d’euros.
Le site fermé le vendredi
"Tout est parti d’une réflexion autour des économies d’énergie, rapporte Steve Erca, le directeur de cette PME. Nous avons déjà beaucoup travaillé sur le sujet, en diminuant notre consommation de 30 % ces quatre dernières années. En octobre 2022, quand le gouvernement a demandé aux entreprises de faire attention, nous avons voulu aller plus loin". Peu de temps après, un autre dossier est arrivé sur la table : celui du pouvoir d’achat des salariés, dans un contexte d’inflation. "Nous voulions apporter une réponse à ces deux problématiques, sans coûts supplémentaires pour l’entreprise".
À cette époque, le dirigeant de MJ Conditionnement, Olivier Jacob, participe à une réunion durant laquelle une entreprise témoigne sur la mise en place de la semaine de quatre jours. "Ce mode de fonctionnement est apparu comme la formule gagnant/gagnant et notre patron m’a chargé de le mettre en place. J’ai organisé une réunion avec les salariés, qui ont très bien accueilli la nouvelle. Certains n’y croyaient pas : c’était trop beau pour être vrai. Ensemble, nous avons opté pour une fermeture du site le vendredi".
5 000 euros d’économies par an
MJ Conditionnement n’a pas rencontré de difficultés particulières dans la mise en œuvre de cette organisation. "Parmi les salariés, il y avait une personne sceptique au départ, par rapport à l’amplitude horaire des 4 jours mais finalement, le bien-être généré par le week-end de 3 jours compense largement le reste. Il y a même un regain en termes de motivation". En test jusqu’en décembre 2022, cette organisation a ensuite été adoptée et officialisée par un avenant au contrat de travail. "Nous avons conservé une certaine souplesse, en nous donnant la possibilité de revenir à la semaine de cinq jours en cas d’absences, de congés ou de jours fériés".
Cette organisation n’a pas eu d’impacts négatifs sur la productivité, au contraire. "D’après les calculs réalisés en interne, il est plus intéressant financièrement de démarrer l’outil de production quatre fois plutôt que cinq". La PME, désormais fermée 20 % du temps, réalise aussi des économies de chauffage supplémentaires. "Nous avons chiffré à 5 000 euros les économies annuelles réalisées par l’entreprise et à 500 euros en moyenne pour les salariés, en lien avec les frais de carburants, de cantine, de garde d’enfants, etc." Pas de freins non plus du côté des fournisseurs, prévenus de l’impossibilité de livrer le vendredi, ni des clients. "Les trois salariés administratifs sont passés en télétravail le vendredi, afin d’assurer un service continu". Enfin, l’entreprise espère que cette organisation la rendra plus attractive lors des prochaines vagues d’embauches. "C’est tellement positif que je me demande pourquoi si peu d’entreprises s’y mettent."
