"La médaille du travail peut avoir une image vieillissante. Nous devons la moderniser, sans pour autant chambouler plus de 130 ans d’histoire". C’est tout le défi de Stadium, la TPE nantaise qui confectionne des médailles du travail pour les entreprises et collectivités depuis plus de 50 ans. Après un chiffre d’affaires de 1,6 million d’euros de chiffre d’affaires en 2021, Stadium a bouclé l’exercice 2022 à 2 millions d’euros. "Nous avons souffert pendant la période Covid-19, car de nombreuses cérémonies étaient annulées. Nous souhaitons dorénavant garder une croissance de 3 à 5 % par an. Cela peut se faire de différentes manières, en capitalisant sur les marges, ou encore sur la vente de produits connexes aux médailles du travail", explique Donatien Viaud, à la tête de l’entreprise depuis 2019.
Faluches et calots
La société grave actuellement à l’année 80 000 médailles pour le compte de 2 000 clients, qui sont autant de grands groupes privés que de collectivités publiques. "Plus de 85 % de notre chiffre d’affaires provient des médailles du travail, et autres décorations régionales, agricoles, médailles d'honneur des sapeur-pompiers etc", détaille Donatien Viaud. Afin de suivre les tendances du moment, Stadium tend de plus en plus à se tourner vers des fournisseurs "made in France". "Plus de la moitié de nos médaillons proviennent toujours d'Asie. Nous travaillons notamment avec un fournisseur de Singapour qui a un savoir-faire particulier pour les créations sur-mesure. Mais les rubans et la fourche qui accompagnent chaque médaille viennent maintenant de France", témoigne le dirigeant.
Outre la modernisation de son site et de son logo, la société a modifié l’écrin qui renferme ses médailles, en remplaçant le plastique par des matériaux plus modernes comme du bois, et avec une ouverture plus sobre.
"En plus des médailles du travail, nous vendons aujourd’hui des calots (couvre-chef de gendarme, NDLR) et des faluches (coiffe de velours noirs traditionnelle des étudiants, NDLR) avec une activité en hausse. Nous proposons aussi des pin’s, des badges, des trophées, ou encore des montres gravées. Nous réfléchissons sans arrêt à d’autres marchés potentiels", détaille Donatien Viaud.
La société, dénommée auparavant Podium, a bougé durant son histoire dans plusieurs coins de Nantes, comme la Place de la Bourse, puis au sein du passage Pommeraye. Ces dernières années, Stadium avait élu domicile sur l’Île de Nantes, avant de déménager à Chantenay en 2022 pour profiter d’un espace plus grand, notamment pour le stockage des pièces et pour les salariés, dont le nombre varie de 8 à 12 selon les saisons. "Nous avons une période chargée entre septembre et janvier car les cérémonies sont plus nombreuses, entraînant des semaines à plus de 2 000, voire 3 000 pièces gravées", relate le dirigeant.
Pour répondre à ces pics d’activité, la société vient d’investir dans une machine de gravure laser. "Nous avons conservé des machines mécaniques qui restent fonctionnelles, mais l’instrument laser permet de traiter environ 100 pièces à l’heure, contre 30 à 40 maximum auparavant. Cela nous permet ainsi de répondre aux demandes de clients faites parfois dans l’urgence", témoigne Donatien Viaud, qui ambitionne d’investir bientôt dans un second instrument de gravure laser.