"Le Covid a ralenti notre activité puisque nos clients ont réduit leur budget R & D. Mais depuis l’été dernier, c’est reparti et on ne sait plus où donner de la tête !" A écouter Clément Lagarrigue, l’un des deux associés-créateurs de Metacoustic, la start-up vient de s’engager sur une rampe de lancement à grande vitesse. Elle espère doubler son chiffre d’affaires cette année, en passant de 200 000 € à 400 000 €. L’entreprise d’ingénierie et de R & D en acoustique et vibration a été créée en 2015. De quatre collaborateurs aujourd’hui, elle va passer à cinq en mars, six d’ici la fin du printemps. "On se développe".
Une levée de fonds se prépare
Jusqu’à présent, l’activité principale de Metacoustic consiste à conseiller les industriels pour résoudre leurs problématiques de nuisances sonores. Ses clients s’appellent SNCF, Naval group, Les Chantiers de l’Atlantique, etc. L’accélération de l’activité va venir d’une innovation : le Metablocker. "Nous nous diversifions en produisant notre propre matériau à destination des professionnels". Il s’agit d’un traitement à intégrer à l’intérieur des produits classiques. Il est produit pour l’instant à petite échelle, par un partenaire. Mais la start-up compte disposer de son propre atelier de production. "Nous sommes au début de la phase d’industrialisation", décrit Clément Lagarrigue. "Nous commençons à prendre des contacts pour mettre en place une levée de fonds. Elle sera d’un à deux millions d’euros, d’ici la fin de l’année 2022". Cette somme servira également à lancer la mise sur le marché du Metablocker. Des recrutements pour la production seront à prévoir. "Nous espérons une mise en route de l’usine dès 2023".
Avec Sôma, un fauteuil "spectaculaire"
Dans l’actualité de Metacoustic, un autre produit a fait sensation récemment, à l’occasion de la biennale Le Mans Sonore fin janvier : le fauteuil sonore immersif. Celui-ci a été co-créé avec la société Sound to Sight, originaire du Mans (qui a récemment transféré son siège à Bordeaux). Sound to Sight sont des designers sonores industriels, ils s’intéressent à l’expérience utilisateur, quand Metacoustic s’attache à l’approche des matériaux. "Nous sommes très proches, et nous avions envie de développer un démonstrateur commun qui valorise nos savoir-faire". Le fauteuil (qui n’a pas encore de nom) permet d’écouter et de ressentir des vibrations de sons. Ce fauteuil est doté de vibreurs et d’un amplificateur, on l’alimente par câble ou par bluetooth. "C’est comme une enceinte, mais pas transportable et plus confortable", s’amuse Clément Lagarrigue. "L’effet est surprenant, même spectaculaire !" s’enthousiasme le gérant. "Il y a une dimension corporelle indescriptible". Ses inventeurs perçoivent "un gros potentiel" auprès d’un public de particuliers amateurs de musique, de films ou de jeux vidéo ; mais aussi de professionnels de santé (pour détendre les patients dans la salle d’attente), voire du tourisme (pour écouter des explications devant une œuvre).
Les vingt-cinq premiers prototypes ont été élaborés à partir d’éléments existants "sur étagère". Une nouvelle phase démarre pour produire et améliorer le fauteuil, en particulier en créant un design exclusif au produit. Il faudra également trouver un atelier de production. Les partenaires envisagent de faire appel à un sous-traitant industriel local. Pour assurer tout cela, les quatre associés (deux de chaque entreprise) sont en train de créer une entreprise conjointe, Sôma. Ils cherchent un cinquième associé, destiné à devenir le gérant de la société.
