Proposant une large gamme d'unités de traitement d'eau par osmose inverse, avec une capacité de production allant de 1 m3 jusqu'à 1 500 m3/jour, SLCE Watermakers (46 salariés ; 8,5 millions d'euros de CA) n'a jamais connu une telle visibilité.
"Depuis que nous avions lancé notre activité en 1989 avec Gilles Gury, notre plan de charge n'allait généralement pas au-delà de quelques mois. Aujourd'hui nous pouvons voir venir jusqu'en 2028. Je peux passer le témoin sereinement", sourit Patrick Riot. Les rênes de l'entreprise devraient être cédées d'ici la fin de l'année aux enfants de son associé, Benjamin et Charles-Henri Gury.
Plus de 70% à l'export
Ayant conçu, fabriqué et livré plus de 8 000 osmoseurs depuis ses débuts, SLCE Watermakers travaille à environ 70% pour l'export, fournissant des milieux extrêmes (plateformes offshore, mines, déserts), ou encore des projets exigeants et prestigieux, tant civils que militaires.
Véritables villes flottantes pouvant accueillir près de 3 000 passagers, les paquebots de la classe Edge construits par les Chantiers de l'Atlantique embarquent ainsi des unités produisant 1 275 m3/jour afin d'alimenter cabines, piscines, cuisines et laveries. Frégates et autres bâtiments de défense produits par Naval Group sont également équipés afin de leur assurer la meilleure autonomie en pleine mer.
Un résultat net autour de 5%
À travers la marque Aqua-Base, plusieurs centaines d'équipements sont également vendus et installés chaque année dans des bateaux de plaisance. Le reste, c'est la distribution de pièces détachées et la réalisation d'ensembles insulaires ou terrestres sur-mesure, le dernier contrat en date étant destiné à l'OTAN.
"Malgré un contexte troublé, un calendrier de livraisons reculé de 12 à 18 mois pour la croisière, des annulations diverses, en particulier le fameux contrat des sous-marins australiens, nous restons confiants dans nos capacités à rebondir", reconnaît Patrick Riot, qui estime à environ 5% le résultat net de l'entreprise en 2020, "un résultat sensiblement faussé par l'absence de nombreux frais, de déplacement comme de représentation".
Des capacités doublées
Dans le même temps, l'entreprise a investi 1,4 million d'euros dans l'extension de son usine située à Caudan. "En faisant passer notre bâtiment de 2500 à 3500 m2, et en lui adjoignant un pont roulant d'une capacité de 20 tonnes, nous avons doublé nos capacités d'assemblage et de stockage", se réjouit Benjamin Gury.
Ces moyens inédits devraient élargir les horizons de SLCE Watermakers pour accompagner les évolutions techniques en cours dans le secteur : "De l'eau potable (500 ppm) à l'eau de qualité nucléaire (moins de 0,5 ppm) en passant par l'eau technique (50 ppm), les systèmes de traitement tendent à être plus performants, légers, compacts et économes en énergie", résume Patrick Riot. Autant de défis à travers lesquels l'entreprise continue d'innover, en visant les 10 M € de CA à brève échéance.
Un positionnement sur la qualité
Affichant une certification ISO 9001, SLCE Watermakers se démarque avec la richesse de son savoir-faire par rapport à des concurrents souvent bien plus imposants. "Notre polyvalence fait notre particularité comme notre niveau réactivité ainsi que la qualité de nos produits, pour un surcoût limité à 10-20%", signale Benjamin Gury, directeur général adjoint, 38 ans, qui a débuté sa carrière au sein du bureau d'étude il y a une quinzaine d'années.
SLCE Watermakers n'a cessé d'étoffer ses effectifs depuis ses débuts, au rythme de 1 à 2 recrutements chaque année. L'entreprise s'appuie sur une large palette de métiers : un bureau d'études d'une dizaine de personnes, ingénieurs et dessinateurs en hydraulique et mécanique, automaticiens, électrotechniciens, responsables qualité, commerciaux, monteurs spécialisés et soudeurs. Après la formation du client et le contrat de garantie de 2 ans incluant service et pièces détachées, la maitrise de la fonction support demeure un enjeu crucial.
"Pour que nos installations puissent opérer durablement, nous sommes attachés à réaliser des ensembles de haute qualité, avec par exemple des tuyauteries en acier inoxydable super duplex ayant une haute résistance à la corrosion, reprend Benjamin Gury. Les compétences que nous demandons sont donc très spécifiques, parfois difficiles à trouver." De même que la pratique de l'anglais est indispensable pour une entreprise qui intervient partout dans le monde.
