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Six Continents veut tripler ses effectifs en trois ans
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Six Continents veut tripler ses effectifs en trois ans

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Six Continents fait partie de la première promotion française de "10 000 small businesses", un programme de formation proposé aux dirigeants de TPE et PME par la banque américaine Goldman Sachs en partenariat avec l’ESSEC Business School de Cergy. Grâce à cet accompagnement notamment, la société bas-rhinoise de traduction veut multiplier ses effectifs par trois d’ici trois ans.

Gaëtan Chrétiennot est le directeur général de Six continents. Il a fondé la société en décembre 2016 — Photo : Martina Wärenfeldt

Le gérant de Six Continents, fait partie des 72 membres de la première promotion française de "10 000 businesses", le programme de formation des dirigeants de TPE et PME de la banque américaine Goldman Sachs, en partenariat avec l’ESSEC Business School de Cergy. Gaëtan Chrétiennot a fondé cette société de traduction spécialisée dans l’intelligence artificielle, à Vendenheim, dans le Bas-Rhin, fin 2016.

"Nous sommes dans un secteur très concurrentiel", précise le gérant de Six Continents pour expliquer sa sélection. La société compte 10 collaborateurs. En 2020, son chiffre d’affaires est passé de 1,4 à 2 millions d’euros. Elle veut, notamment grâce à ce programme d’accompagnement, tripler ses effectifs en trois ans. "Nous aurons également accès à de potentiels investisseurs", explique Gaëtan Chrétiennot.

L’intelligence artificielle comme outil

Six Continents propose de la traduction humaine (35 % du chiffre d’affaires). La société travaille avec 102 langues et un millier de traducteurs agréés et qualifiés. Par ailleurs, elle fait également appel à l’intelligence artificielle, notamment pour son service de traduction automatique améliorée qui représente 10 % de son chiffre d’affaires. Un traducteur automatique traduit un texte sous la supervision d’un humain. "Nous avons parfois des clients qui reçoivent des contrats de 500 pages. Ils veulent savoir de quoi il s’agit en quelques jours. Ce service permet de traduire le sens, sans forcément se préoccuper de la grammaire ou de l’orthographe afin d’être plus rapides. Contrairement à la traduction en ligne classique, ce service est sécurisé", explique Gaëtan Chrétiennot.

La société propose également de la traduction hybride (30 % du chiffre d’affaires). Plus qualitative, elle est réalisée par un humain assisté par un programme spécialisé. "C’est ainsi plus rapide qu’une traduction classique, mais moins cher", affirme le dirigeant. Enfin, la société traduit également des vidéos (sous-titrage, voice-over, doublage), ce qui représente 10 % de son activité, propose du conseil (5 % du chiffre d’affaires) et de la mise en page et de l’interprétation (5 % également).

La numérisation des entreprises

Alors que la formation avec l’ESSEC a commencé en mars, Six continents a déjà identifié plusieurs pistes de croissance. La société mise, notamment, sur la numérisation croissante des entreprises, un phénomène accéléré par la crise sanitaire. "Nous pouvons répondre à des sociétés qui ont de gros besoins, comme des sites d’e-commerce (pièces détachées, produits cosmétiques) qui doivent constamment actualiser les traductions. Nous connectons notre système au leur, afin d’automatiser ce service", explique Peggy Santerre, experte en stratégie de traduction et responsable du développement commercial de la société.

Le deuxième secteur de croissance visé est celui de la collecte des données d’intelligence artificielles. La société, qui enrichit constamment ses propres outils de traduction automatique, propose depuis avril 2020, ce type de services à ses clients également. "Ils nous envoient des photos. Nous y associons des idées afin d’entraîner leurs systèmes d’intelligence artificielle à les reconnaître. Nous travaillons aussi sur des textes, comme les chatbot (des programmes informatiques qui dialoguent avec des humains). Une question peut être formulée de différentes façons par un humain. Nous fournissons des exemples", explique Gaëtan Chrétiennot. "Ce service représente aujourd’hui 5 % de notre chiffre d’affaires, mais devrait rapidement atteindre les 20 %", ajoute Peggy Santerre.

Un recentrage sur la France

Enfin, suite à la crise sanitaire, la société s’est recentrée sur le marché local. De 2019 à 2020, la répartition de la clientèle internationale a baissé de 70 à 55 % du chiffre d’affaires, la clientèle alsacienne a augmenté de 20 à 35 % et la clientèle du reste de la France est restée à 10 %. "Auparavant, nous étions constamment en voyage. Avec le confinement, nous avons commencé à nous intéresser aux clients locaux", raconte le dirigeant, qui souhaite poursuivre cette stratégie en augmentant la clientèle française.

Par ailleurs, la société s’apprête à intégrer "Grand Est 4 IA", un institut de la Région Grand Est, spécialisé dans l’intelligence artificielle (IA). Sa création avait été annoncée en juin 2019 à Strasbourg. Il doit fédérer la communauté IA, des chercheurs des universités de Haute-Alsace, de Strasbourg, de Lorraine, de Reims et de Troyes, autour des entreprises du secteur.

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