Settis joue la carte "start-up" pour recruter massivement dans le numérique
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Settis joue la carte "start-up" pour recruter massivement dans le numérique

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Créé en 2011 à Toulouse, Settis avait tout d'une entreprise classique de services du numérique. Mais depuis son rachat, en septembre 2018, par Loïc Doray et Frédéric Honnorat, la société enregistre une croissance fulgurante de 200 % et a quadruplé ses effectifs. Son secret pour recruter dans le digital : tout miser sur l'intrapreneuriat.

Settis a recruté 30 personnes dans le digital en un an grâce à ses multiples possibilités d'intrapreneuriat. — Photo : Settis

Plus de 200 % de croissance, 30 embauches en CDI en 2018, 25 M€ de CA prévisionnel pour 2024… Les chiffres de la société toulousaine Settis font tourner la tête. Pourtant, depuis sa création en 2011, l’entreprise de services du numérique (ESN) stagnait à 13 collaborateurs pour un chiffre d’affaires de près d’un million d’euros. Ce qui a changé ? Le rachat de la société par Loïc Doray et Frédéric Honnorat en septembre 2018. Ils ont insufflé une vague de renouveau, notamment en relevant le défi d’un recrutement massif sur des postes digitaux.

Une ESN à l’esprit start-up

Ancien directeur régional d’Atos, l'une des dix plus grandes ESN mondiales, Loïc Doray avait la volonté d’entreprendre. De son côté, Frédéric Honnorat s’était déjà lancé, en créant, à Toulouse, la plateforme de financement Bankapart. « Avec le rachat de Settis, nous avons souhaité développer notre propre business, en mélangeant les mondes de l’ESN et de la start-up », commente Loïc Doray.

Tout d’abord, les activités de Settis, autrefois très axées sur les infrastructures et réseaux, ont été élargies au développement logiciel et au consulting métier, afin d’accompagner les grands comptes dans leur transformation digitale. « Il était naturel d’étendre nos services à des thématiques actuelles, comme l’intelligence artificielle, le big data ou la cybersécurité », explique Loïc Doray. C’est de cette manière que Settis, qui comptait depuis des années deux grands clients - Airbus et La Banque Postale, a séduit une dizaine d’autres grands comptes, comme Air France, EDF, le groupe BPCE ou le Cnes. Après avoir plafonné à 1,4 M€ de CA en 2017, le toulousain a enregistré 2,5 M€ en 2018 et prévoit 3,2 M€ cette année.

Favoriser l’intrapreneuriat

Mais pour proposer de nouveaux services et répondre à la demande des clients fraîchement acquis, Settis a dû recruter massivement sur un temps très court. Une opération complexe dans le secteur du digital, où la main-d’œuvre se fait rare. « Dès le départ, nous avons voulu apporter à Settis ce qui n’existe pas dans les grandes ESN : un centrage sur l’humain et sur l’épanouissement des collaborateurs », souligne Frédéric Honnorat. Depuis 2018, l’entreprise possède donc un engage accelerator, à la fois start-up studio et incubateur de projets associatifs à destination des salariés.

De cette structure a déjà émané la jeune pousse Kodamo Instruments. Un employé de Settis y développe un nouveau type de synthétiseur FM flexible dans le design du son et les polyphonies. La société toulousaine l’aide à faire grandir son projet en tant que partenaire, mais sans prendre de parts au capital. Par ailleurs, huit collaborateurs de Settis travaillent en ce moment sur la conception d’un ERP utilisant de l’intelligence artificielle, notamment destiné aux entreprises qui doivent comptabiliser le temps de travail. « Ce progiciel de gestion devrait être commercialisé d’ici à un an dans une nouvelle filiale "Édition de logiciels", dont les huit salariés engagés sur le projet seront actionnaires », appuie Loïc Doray.

« Chaque salarié qui le souhaite a entre un et trois jours par mois dédiés à l'intrapreneuriat ou à un engagement associatif. »

Côté associatif, l’engage accelerator a financé l’installation toulousaine des P'tits Cueilleurs d’étoiles, une organisation dont les bénévoles interviennent en tenue d’astronaute auprès des enfants hospitalisés. L’entreprise cherche aussi à s’impliquer dans une association de femmes battues. « Chaque salarié qui le souhaite a entre un et trois jours par mois dédiés à ces actions. Cela ne rapporte pas d’argent à Settis, mais c’est avec ces possibilités d’intrapreneuriat et d’engagement que nous avons attiré et convaincu la plupart de nos nouveaux collaborateurs », se félicite Frédéric Honnorat. Settis parviendrait ainsi à concrétiser 89 % de ses entretiens de recrutement en embauches.

300 collaborateurs dans cinq ans

L’entreprise toulousaine a également créé la Settis Academy. Cette structure permet aux salariés de « se former à former ». Huit collaborateurs sont en ce moment en apprentissage et pourront transmettre leurs connaissances techniques à leurs collègues par la suite. Dans six mois, la Settis Academy sera ouverte aux clients de l’entreprise, qui auront ainsi la possibilité de former leurs développeurs directement avec Settis.

D’autre part, la société a ouvert un bureau à Bordeaux au mois de mars et compte y positionner 25 personnes d’ici à trois ans. En janvier 2020, deux autres fiefs doivent être créés à Nantes et à Lyon, et enfin un à Paris en juin prochain. « Chaque directeur d’agence pourra développer son bureau en autonomie, mais toujours avec en toile de fond les valeurs d’épanouissement des salariés, partage Loïc Doray. Nous voulons accompagner nos clients dans leur évolution là où ils se trouvent, et au final avoir un référencement national. » D’ici à 2024, Settis vise les 300 collaborateurs.

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