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Serendip innovations : du projet de recherche au vaccin antitumoral
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Serendip innovations : du projet de recherche au vaccin antitumoral

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À Strasbourg, des biologistes végétaux et des immunologistes ont révélé l’efficacité d’un virus de plantes pour lutter contre le cancer. La start-up Serendip Innovations a décidé de concrétiser cette découverte en développant un vaccin thérapeutique.

La start-up Serendip Innovations développe un vaccin thérapeutique contre le cancer à l’aide de plantes — Photo : DR

Tout a démarré par des recherches sur un virus néfaste pour les vignes. En utilisant ce virus comme modèle, des biologistes de l’Institut de biologie moléculaire des plantes (IBMP) et des immunologistes de l’Institut de biologie moléculaire et cellulaire (IBMC) ont créé des nanoparticules thérapeutiques, contenant des protéines issues de différents types de tumeurs. Mené par Armelle Guingand, doctorante du laboratoire du CNRS Immunologie Immunopathologie et Chimie Thérapeutique, ce projet de recherche démontre que la nanoparticule permet de ralentir la croissance de la tumeur.

Repérer les cellules cancéreuses

Comment une nanoparticule peut-elle freiner le cancer ? En éduquant les bonnes cellules du système immunitaire ! Une fois stimulées, ces cellules sont alors capables d’identifier, puis de détruire les cellules malades. En d’autres termes, c’est un coup de pouce donné au système immunitaire, qui a parfois bien du mal à repérer les cellules qui ont muté et qui se multiplient de façon anarchique… La start-up Serendip Innovations a été créée afin de "sortir du tiroir" cette découverte, et d’en faire un vaccin antitumoral.

Entrer dans un protocole médical

Serendip Innovations compte trois associés : les biologistes Vianney Poignavent et Adrien Trolet, qui occupent les fonctions de directeur scientifique et de directeur technique, ainsi que l’ingénieur en génie chimique Alexandre Hill, qui tient le rôle de directeur général. Leur objectif : développer des vaccins qui permettraient de répondre à des problématiques d’échecs thérapeutiques et d’hétérogénéité des tumeurs. "Nous sommes en train de travailler avec des cliniciens pour définir comment ce vaccin peut s’intégrer à un protocole de soins", explique Vianney Poignavent. "Il pourrait, par exemple, éliminer les cellules cancéreuses résiduelles ou résistantes au traitement suite à un protocole de chimiothérapie ou de chirurgie", ajoute Alexandre Hill.

Un lien fort avec les chercheurs

Actuellement, la start-up est installée au sein de l’Institut de biologie moléculaire des plantes dans la capitale européenne. "On bénéficie d’un écosystème de recherche dynamique, des infrastructures et de la proximité avec les équipes de recherches à l’origine de cette innovation", se réjouit Alexandre Hill. Il faut savoir que le CNRS, l’INRAE et l’Université de Strasbourg en sont propriétaires. Serendip Innovations a un droit d’exploitation exclusif, comme cela se pratique souvent pour les start-up de la medtech, la biotech et l’e-santé. "Notre vaccin, une fois développé et validé, sera ensuite fabriqué et commercialisé par des partenaires issus de l’industrie pharmaceutique", conclut Vianney Poignavent.

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