Royal Mer attend un feu vert pour lancer sa production de masques en tissu
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Royal Mer attend un feu vert pour lancer sa production de masques en tissu

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La société dinardaise Royal Mer fabrique habituellement des pulls marins en maille made in France dans son atelier de La Regrippière en Loire-Atlantique. Pour permettre à l'industrie de travailler en période de Covid-19, elle se lance dans la fabrication de masques en coton anti-projections. Elle aimerait une validation d'une autorité compétente pour les fabriquer à grande échelle.

— Photo : © Otima

Comme d’autres entreprises françaises, les équipes de Royal Mer ont décidé de mobiliser leurs compétences pour apporter son aide dans la crise sanitaire liée au Covid-19. La quasi-totalité des salariés (60 personnes) continue de travailler, en respectant les mesures barrière. Elles ont mis au point en quelques jours un masque de protection simplifié anti-projections, en coton, lavable et réutilisable. Royal Mer (CA : 4 M€) conçoit et fabrique habituellement des vêtements en maille marine très serrée et « Made in France ». Si la société est basée à Dinard (où elle dispose aussi d’un magasin), elle fabrique ses produits en Loire-Atlantique, dans son atelier historique de La Regrippière. Partant de la matière première, le fil (de laine, de coton, de cachemire…), Royal Mer fabrique elle-même ses tissus puis ses vêtements. « Puisque nous avons la matière, et l'habitude de créer des mailles très serrées, nous avons mis nos équipes de R & D sur la conception d’un prototype de masque en coton, précise Hervé Coulombel, président de l’entreprise. Les prochaines semaines seront en effet déterminantes dans la lutte contre l’épidémie du coronavirus Covid-19, et nous espérons que nos efforts collectifs pourront apporter un soutien significatif à l’action des équipes médicales en première ligne ».

Permettre à l’industrie de tourner

Car Royal Mer ne fabrique pas ces masques pour le milieu médical, mais pour l’industrie, afin qu’elle puisse continuer à travailler. Ils sont destinés à assurer une protection aux salariés qui restent en activité, dans des milieux confinés, par exemple. « Nos masques servent à piéger les gouttelettes de salive lors de l’expiration de celui qui le porte pour protéger les autres, ajoute Hervé Coulombel. Ils n’ont pas de certification mais constituent une première protection pour réduire le risque de contamination des autres. Nous savons qu’une homologation pour le personnel médical n’est pas possible. Mais j’aimerais quand même que quelqu’un me donne le feu vert pour activer la production de mes masques à plus grande échelle. Je ne veux pas qu’on me reproche, après, de ne pas avoir demandé d’autorisation… » Prudent, Hervé Coulombel attend donc une validation de son dispositif par la DGA (Direction générale de l'armement), la préfecture ou tout autre organisme de santé, le plus rapidement possible.

25 000 masques fabriqués par semaine

Ensuite, il pourra activer la production des masques à hauteur de 25 000 unités par semaine. Ils seront vendus à prix coûtant pour participer à la solidarité nationale. En attendant, 200 masques en coton sont d’ores et déjà testés par une entreprise partenaire près de Fougères, Otima. Pour Xavier Lépine, le dirigeant de cette société spécialisée dans la tôlerie industrielle de précision, « en l’absence d’autres solutions plus performantes, cela représente une protection supplémentaire pour les salariés encore en activité. Ce sont des masques de « simple protection » en coton. Mais quand on n’a rien… c’est mieux que rien ! » Chaque salarié d’Otima utilise deux masques par jour, qui sont ensuite lavés à la machine et repassés à la vapeur pour éliminer les virus.

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