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Royal Mer vogue à la conquête de nouveaux clients
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Royal Mer vogue à la conquête de nouveaux clients

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Reprise en 2016 après une liquidation judiciaire, la marque Royal Mer se réinvente et part aujourd’hui à la conquête de nouveaux marchés. La nouvelle direction entend capitaliser sur son savoir-faire dans le travail de la maille « made in France ». Une nouvelle stratégie est en place.

C’est depuis Dinard, avec un magasin physique au nom de sa marque, qu’Hervé Coulombel compte développer Royal Mer et ses produits en maille Made in France — Photo : Virginie Monvoisin

La marque de tricot Royal Mer, créée il y a soixante-dix ans à La Regrippière (Loire-Atlantique), connaît une nouvelle jeunesse. Reprise en 2016 par un trio d'experts du textile après une liquidation judiciaire, elle vise aujourd’hui de nouveaux marchés. L’objectif est de capitaliser sur son savoir-faire dans le travail de la maille "made in France". La marque redessine sa stratégie et entrevoit le soleil à l’horizon. Elle vient en effet de faire entrer au capital de sa société juridique Real Stamm (« Royal tricot » en breton) le fonds d’investissements Pays de la Loire Croissance. Celui-ci apporte aux trois dirigeants (Xavier Lepine, Hervé Coulombel et son frère Roland Coulombel) un renforcement de sa structure financière à hauteur d’un million d’euros. « Nous avons besoin de moyens pour nous développer, par l’achat de machines, par le développement commercial et un grand plan de communication », explique Hervé Coulombel, président de Real Stamm.

Du fil jusqu’au pull

Il faut relancer une marque qui s’était un peu endormie. Hervé Coulombel croit au savoir-faire dont dispose Royal Mer, avec sa cinquantaine de salariés installés à l’atelier de La Regrippière. « D’abord, nous devons remettre au cœur du dispositif la notion de produit. La France est en pleine révolution, alors pour participer à la relance d’une activité économique textile, il faut valoriser le savoir-faire de qualité qu’ont nos salariés ». Royal Mer se recentre donc exclusivement sur la maille. Exit les tissus. « Nous partons de la matière première, le fil (de laine, de coton, de cachemire…), pour fabriquer nos tissus puis nos vêtements, détaille le dirigeant. Toute la production est ainsi intégrée. »

L’autre axe de développement de Royal Mer est focalisé sur des valeurs fortes à promouvoir : l’histoire, l’ancrage territorial, « la Bretagne ouverte sur le monde ». Pour cela, il fallait redonner de la cohérence à la marque, en s’implantant près de … la mer. C’est à Dinard qu’Hervé Coulombel a donc installé le nouveau siège social de l’entreprise, au-dessus d’une première boutique au nom de Royal Mer. Car la marque est un peu à l‘image de la cité balnéaire : chic, haut de gamme, sportswear et intemporelle.

Un site marchand

Mais elle ne fait plus seulement du pull marin rayé. « Nous faisons appel à des stylistes pour créer de nouveaux points de maille, en gardant l’esprit marin », précise Hervé Coulombel. Royal Mer propose aujourd’hui des vêtements pour femmes et hommes, du pull au cardigan en passant par la robe, etc. Et cela fonctionne. Avec une croissance du nombre de revendeurs multimarques (200 contre 70 en 2016), Royal Mer est passée de 2,2 millions d'euros de chiffre d'affaires à 3 millions cette année. « Nous devrions être rentables dans un an », estime le dirigeant. Pour accélérer davantage, il mise non pas sur l’ouverture de magasins, mais sur un site marchand qui sera en ligne dès avril. « Nous voulons toucher une clientèle rajeunie et travailler notre image sur les réseaux sociaux notamment ».

Et viser l’international. Royal Mer exporte 10 % de ses produits mais a pour objectif d’atteindre les 30 à 40 % d’ici à trois ans (vers l’Europe du Nord et l’Asie d’abord). « Dans le même temps, nous devrions multiplier par deux notre chiffre d’affaires ».

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