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Roanne mise sur sa filière industrielle "agro-culinaire"
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Roanne mise sur sa filière industrielle "agro-culinaire"

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À Roanne, la filière agroalimentaire se porte bien. Avec des entreprises qui investissent pour se développer et monter en gamme, et des politiques volontaristes pour développer une filière amont de qualité, tous les voyants semblent au vert pour faire de ce secteur un axe majeur du développement du bassin roannais.

L'industriel Mademoiselle Desserts a octroyé une enveloppe de 10 millions d’euros pour développer son site de Renaison, près de Roanne — Photo : Nicolas RAVINAUD

Dans la Loire, l’agroalimentaire roannais ne connaît pas la crise. Mieux, cette filière, qui n’a eu de cesse de se développer ces dernières années, est en passe de devenir un axe majeur du développement économique du territoire. En témoigne le dynamisme affiché par cette filière, qui totalise aujourd’hui une quarantaine d’entreprises et 1 043 emplois (dont 81 % en industrie agroalimentaire et 19 % en fabrication de boissons), soit 3,7 % des emplois salariés de l’agglomération roannaise. "Sans compter tous les éleveurs, viticulteurs et autres agriculteurs qui œuvrent en amont de la filière", précise le maire de Roanne et président de Roannais Agglomération Yves Nicolin.

Si, pour l’édile, le bassin roannais a toujours été un territoire agricole "avec beaucoup d’exploitations qui se sont plus ou moins organisées pour trouver des débouchés industriels", la donne tend à s’accélérer. "La filière est en train de se développer, de s’industrialiser et de monter en compétences et en gamme. Il suffit de voir tous les projets de développement d’entreprises sur notre territoire", lance Yves Nicolin.

Des entreprises qui investissent

Parmi les projets récents, on peut citer celui de l’apiculteur Miel Besacier, qui a investi 4,5 millions d’euros pour se doter en 2020 d’un nouveau site de production de 4 400 m² sur la zone d’activité de la Grange Vignat à Renaison. Avec à la clé une progression de 20 % de son chiffre d’affaires. De son côté, Valentin Traiteur a lancé un investissement 12 millions d’euros pour agrandir son site de Mably et se lancer dans la production de gnocchis frais à poêler. Le francilien Mademoiselle Desserts a pour sa part alloué une enveloppe de 10 millions d’euros à son site de Renaison pour accueillir la fabrication de tartes tropéziennes et navettes briochées.

Spécialiste de l’embouteillage, Refresco a, lui, lancé en 2020 trois grands projets d’investissement sur son site de Saint-Alban-les Eaux. Et la Laiterie Collet a investi 17 millions d’euros en 2020 pour construire une seconde usine à Renaison, dédiée aux desserts végétaux. Elle devrait recruter une trentaine de salariés supplémentaires d’ici à la fin de l’année pour assurer sa montée en charge et le lancement de sa marque de desserts végétaux.

Une filière qui se structure

"Nous aurions pu monter ce projet ailleurs mais, pour des raisons pratiques, nous l’avons fait à Renaison. Le territoire roannais est en plein développement sur l’agroalimentaire avec une filière qui se structure et une main-d’œuvre qualifiée", justifie Eric Collet, le PDG de la laiterie familiale.

La structuration de la filière, c’est ce qui tend à expliquer la montée en puissance de "l’agro-culinaire roannais", comme se plaît à le nommer le maire Yves Nicolin. Une montée en puissance qui trouve son origine dans des politiques publiques volontaristes. À l’image de la zone d’activité de Renaison qui a été dédiée il y a une dizaine d’années aux activités agroalimentaires. Un pari réussi puisque cette zone - qui héberge La Laiterie Collet, Miel Besacier, Mademoiselle Desserts et un entrepôt logistique construit par l’agglomération pour le compte des Transports LTR-Vialon dont l’un des plus gros clients n’est autre que le groupe Refresco - est aujourd’hui pleine.

"Nous nous sommes aussi attaqués à la source, la production maraîchère. En lien avec les chambres consulaires, et avec le soutien de la Région et du Département de la Loire, nous avons mis en place des pépinières agricoles avec des vignes relais pour permettre aux vignerons de se faire la main avant de s’installer. Sur la commune d’Ouches, nous avons repris une ancienne ferme pour en faire un lieu de test et d’accompagnement technique pour les jeunes agriculteurs", développe Yves Nicolin.

6 à 10 millions d'euros dans un parc agro-culinaire

Cette politique "de la fourche à la fourchette et de l’étable à la table" devrait prendre une nouvelle ampleur avec le projet de parc agro-culinaire qui verra le jour sur un site agricole de 30 hectares, localisé à Notre-Dame-de-Boisset, au sud-est de Roanne. "L’objectif est de pouvoir à terme être suffisant en production maraîchère et bio pour alimenter en circuit-court la quasi-totalité de la restauration hors foyer - cantines, établissements d’enseignement et hôpitaux - de l’agglomération roannaise", expose Yves Nicolin.

Un projet dont le montant de l’investissement, estimé "entre 6 et 10 millions d’euros", devrait venir "renforcer la filière agro-culinaire et l’attractivité de notre territoire vis-à-vis des industriels", estime le président de Roannais agglomération.

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