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Valentin Traiteur mise sur le "sans protéine animale"
Isère # Agroalimentaire # Investissement

Valentin Traiteur mise sur le "sans protéine animale"

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Pour poursuivre sa croissance, Valentin Traiteur, spécialiste ligérien du traiteur frais en marque distributeur va investir plus de 12 millions d'euros à Mably pour lancer une nouvelle gamme de produits "sans protéine animale". Un marché porteur qui pousse aussi le groupe à vouloir intégrer la transformation des légumes comme cela sera le cas sur son nouveau site en Isère.

— Photo : Valentin Traiteur

« En France, la consommation de produits d’origine animale est en baisse. Sans aller jusqu’au véganisme, nous devons quand même suivre cette tendance de consommation en offrant des alternatives à nos clients distributeurs sur des produits sans protéine animale », annonce Emmanuel Brochot.

Pour adresser ce marché des végétariens et végétaliens, le PDG de Groupe Valentin Traiteur (380 salariés ; 80 M€ de CA en 2019) va sortir une nouvelle gamme de produits qui sera présentée le 18 mars lors d’un salon à Paris. Pour produire cette gamme, pour l’heure tenue confidentielle, le spécialiste ligérien du traiteur frais en marque distributeur va investir massivement sur son site de Mably (près de Roanne).

Soutenu par Siparex, entré au capital l’année dernière, Groupe Valentin Traiteur va débourser 4,6 millions d’euros pour une extension de 4 000 m² et 4 millions d’euros supplémentaires dans de nouvelles lignes de production. « Un investissement qui viendra compléter les 3,5 millions d’euros en matériel que nous avons déjà effectués en 2019 et qui portera l’enveloppe globale sur Mably à plus de 12 millions d’euros », précise Emmanuel Brochot.

30 % du chiffre d’affaires en 2021

Un investissement également à la hauteur de l’enjeu puisque le leader français en marque distributeur du croque-monsieur, des croissants, roulés au fromage et autres quiches et feuilletés s’est fixé pour ambition de produire 5 000 tonnes en 2021 de cette nouvelle gamme de produits. « Aujourd’hui, nous produisons environ 14 000 tonnes par an sur ce site. Cette nouvelle gamme est donc pour nous un véritable relais de croissance qui devrait représenter près de 30 % de notre chiffre d’affaires dès 2021 », précise le PDG.

Et le dirigeant d’ajouter : « Nous n’allons pas sur ce marché seuls et par hasard. Nous y allons parce que nos clients distributeurs nous le demandent depuis plusieurs années et aussi parce que nous avons un partenaire qui propose déjà ce type de produits sous un conditionnement congelé. Nous allons associer nos savoir-faire pour proposer des produits similaires mais en frais ».

Ces produits devraient prendre place dès l’automne 2020 dans « tous les magasins Intermarché et Leclerc en France et peut-être même U », confie le dirigeant. Si le succès est au rendez-vous, Groupe Valentin Traiteur pourrait tenter d’exporter cette nouvelle gamme sur le territoire nord américain dès 2021, via l’ouverture par croissance externe d’une usine au Canada.

Un nouveau site avec une légumerie en Isère

Parallèlement à cela, le groupe ligérien vient de démarrer la construction d’un nouveau site pour sa filiale Alpes Frais Production en Isère. « Nous allons déménager de Vorrepe à Rives dans un nouveau bâtiment qui va nous permettre de faire face à la croissance naturelle sur nos plats cuisinés gratinés, notre gamme de spécialités savoyardes et notre gamme de quiches, pizzas et tartes à destination de la restauration collective qui a le vent en poupe », expose Emmanuel Brochot.

Cet investissement de 11 millions d’euros (8 M€ de bâtiment et 3 M€ de matériel) va aussi permettre à Groupe Valentin Traiteur de travailler les circuits courts en intégrant une légumerie (atelier destiné à la transformation des légumes). « Dès septembre 2020, nous pourrons transformer les pommes de terre que nous aurons achetées aux agriculteurs locaux. Et en 2021, nous intégrerons d’autres légumes comme les oignons. Cela va nous permettre d’avoir une meilleure maîtrise de notre matière première et cette légumerie pourrait également servir à l’élaboration de notre nouvelle gamme à Mably », développe le PDG.

Pour accélérer l’intégration de la transformation de sa matière première végétale, le dirigeant pourrait avoir recours à de la croissance externe. « Nous sommes en veille. Nous n’irons pas jusqu’à reprendre une exploitation agricole car les produits ne sont pas assez transformés mais des entreprises qui ont un véritable savoir-faire dans le travail des légumes nous intéressent », confie Emmanuel Brochot, qui ambitionne d’atteindre les 100 millions d’euros de chiffre d’affaires dès 2022.

Encadré

Un second souffle pour Maison Pallandre

Placée en redressement judiciaire en avril 2018, Maison Pallandre a été reprise début 2019 par Groupe Valentin Traiteur. « L’idée n’était pas de développer des synergies avec ce que l’on fabrique mais d’éviter qu’une entreprise locale de qualité, qui avait organisé nos 25 ans, disparaisse en lui apportant notre savoir-faire d’organisation, de gestion et notre réseau », explique Emmanuel Brochot.

Un an après, le traiteur de Montrond-les-Bains semble reparti sur de bons rails. « Nous avons investi commercialement pour permettre à l’entreprise de reprendre des parts de marchés. Et cela fonctionne plutôt bien puisque l’entreprise a réalisé cette année 1,5 million d’euros de chiffre d’affaires avec 8 salariés », confie Emmanuel Brochot.

Pour accélérer la croissance du traiteur événementiel haut de gamme de Montrond-les-Bains, un plan d’investissement 2021-2022 de « 200 000 € par an » pourrait être décidé à l’été. Ce plan devrait permettre à Maison Pallandre d’augmenter ses capacités de production et d’améliorer son autonomie. « Aujourd’hui, nous avons recours à beaucoup de locations pour les événements. L’idée, c’est d’intégrer du matériel pour rationaliser et remettre l’entreprise dans une dynamique de gestion avec des investissements réguliers, » précise Emmanuel Brochot. Objectif ? « Doubler le chiffre d’affaires de Maison Pallandre d’ici 2022 ».

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