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Retrofleet entre en phase d’industrialisation de ses autocars rétrofités
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Retrofleet entre en phase d’industrialisation de ses autocars rétrofités

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Après avoir passé les tests d’homologation pour son prototype d’autocar Iveco Crossway, le spécialiste du rétrofit Retrofleet lance une production en série afin de livrer dès cet été de grands opérateurs tels que Keolis et Transdev. Une étape supplémentaire dans le développement exponentiel de la société chambérienne.

La gamme Crossway de Retrofleet sera en circulation dès septembre 2023 — Photo : Retrofleet

C’est une grande première en matière de rétrofit des poids lourds : en réussissant les tests d’homologation à l’UTAC (Union technique de l’automobile et du cycle) pour son autocar Crossway, Retrofleet franchit une étape majeure de son développement et s’inscrit comme un pionnier sur le segment des véhicules lourds rétrofités destinés aux professionnels.

Autorisé depuis avril 2020, le rétrofit désigne la conversion d’un véhicule thermique en véhicule électrique grâce au retrait du réservoir et du moteur et à leur remplacement par un moteur électrique et une batterie. "L’enjeu est de proposer des solutions de décarbonation compétitives et des solutions opérationnelles aux entreprises", indique Emmanuel Flahaut, cofondateur et président de Retrofleet.

Un contexte national et européen favorable au rétrofit

Créée en 2020 et basée à Chambéry, à proximité de plusieurs centres d’innovation (CEA Tech et INES notamment), Retrofleet répartit son activité sur trois segments de mobilité : les fourgons et utilitaires légers, les engins de travaux publics et les poids lourds. La société savoyarde développe également une filiale, Mona Energy, qui propose des packs baptisés Mona Solutions afin de "piloter les bornes de recharge, apporter de l’énergie solaire sur les sites de recharge, minimiser les infrastructures et maîtriser le coût de la recharge", comme le rappelle Emmanuel Flahaut. "Le segment des autocars commence très fort, non seulement grâce à l’appel à projets lancé par l’État pour les poids lourds électriques, mais aussi grâce au dynamisme du marché du rétrofit français et européen."

Emmanuel Flahaut, fondateur et président de Retrofleet — Photo : Retrofleet

D’autres homologations en cours

Retrofleet passe désormais en phase d’industrialisation afin de livrer ses premiers clients dès cet été – Keolis (Auvergne-Rhône-Alpes) et Transdev (Centre-Val-de-Loire) – et de mettre les autocars en circulation dès septembre prochain. "Nous annoncerons d’autres homologations sur d’autres segments dans les semaines et mois à venir", ajoute Emmanuel Flahaut.

La croissance de Retrofleet ne fait aucun doute sur un marché en pleine émergence et en pleine structuration. "Nous n’avons pas vraiment de concurrents, mais plutôt des partenaires : les entreprises du secteur sont complémentaires les unes des autres. Nous travaillons ensemble au sein de l’association AIRE (Acteurs de l’industrie du rétrofit électrique, NDLR)." Près de 4 millions d’euros d’investissement ont été réalisés depuis la création de Retrofleet, à la fois sur les fonds propres des cofondateurs (Emmanuel Flahaut, Thibaut Moura et Cédric Michels), grâce à une levée de fonds réalisée en 2022, à une dette bancaire et aux subventions de l’État.

Des batteries made in France

"Nous sommes assez sobres dans nos besoins. Le retour sur investissement devrait survenir sous deux ans. Étant fabricants de nos packs batteries, nous maîtrisons nos coûts", précise Emmanuel Flahaut, qui dirige désormais une équipe de 25 salariés. Conçues et produites à Chambéry, les batteries seront bientôt fabriquées à Arras (Hauts-de-France), afin de bénéficier de l’effet d’entraînement de la région où se concentreront les gigafactories. Des accords ont été conclus avec Verkor, la start-up grenobloise qui construit la plus grande gigafactory de batteries européenne à Dunkerque (Nord). En 2023, Retrofleet prévoit de réaliser un chiffre d’affaires de 5 millions d’euros.

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