Au mois de juin dernier, Sol & Co a dépassé le chiffre d’affaires réalisé sur l’exercice précédent. "Nous avons terminé l’exercice 2022 aux alentours de 300 000 € de chiffre d’affaires, et nous allons encore doubler l’activité de l’entreprise cette année", précise Anne Blanchart, cofondatrice et dirigeante de la start-up Sol & Co.
Rentable depuis sa création en 2019, la jeune pousse réalise des diagnostics biologiques, physiques et chimiques des sols, tout en accompagnant les professionnels de l’aménagement du territoire dans leurs prises de décision. Un positionnement stratégique imaginé par Anne Blanchart, à l’issue de sa thèse en sciences agronomiques soutenue à l’Université de Lorraine, rejointe par Quentin Vincent pour lancer Sol & Co, avec trois enseignants-chercheurs de l’école supérieure d’agronomie (Ensaia) associés au capital de l’entreprise.
Créée avec 10 000 €, la start-up a décroché des récompenses, dont le prix Pépite, qui lui a permis de trouver 10 000 € supplémentaires. En mai 2021, les cinq fondateurs ont porté le capital à 30 000 €, en réinjectant les bénéfices réalisés, Anne Blanchart restant majoritaire à 51 %. "Nous allons dépasser rapidement le million d’euros de chiffre d’affaires", estime Anne Blanchart. "Mais nous sommes sur une activité de conseil, qui n’est pas facilement scalable".
"Garder une entreprise à taille humaine"
Sol & Co emploie aujourd’hui six personnes, et compte deux postes ouverts. Évoluant dans un écosystème favorable, la start-up n’a pour l’instant pas de problème de recrutement : "A Nancy, nous avons la chance d’avoir l’Ensaia, une école d’agronomie très reconnue. De plus l’Université de Lorraine propose un Master sol, eaux et environnement qui répond aussi à nos besoins", se félicite Anne Blanchart, qui compte développer l’effectif de sa start-up pour atteindre "plus d’une dizaine de personnes". Une nécessité pour poursuivre le développement de la jeune pousse, sans pour autant être une contrainte : "Je ne veux pas faire de la croissance pour faire de la croissance. Je veux garder une entreprise à taille humaine" insiste la cofondatrice de Sol & Co.
Déjà portée par un intérêt grandissant des collectivités et des entreprises pour la qualité des sols, l’activité de Sol & Co pourrait encore accélérer sous l’effet d’une directive-cadre européenne, actuellement en pleine élaboration : "L’enjeu, c’est de considérer le sol, au même titre que l’eau et l’air, comme une ressource à protéger. La question de la qualité du sol ne serait plus alors uniquement perçue sous l’aspect de la pollution, mais de la qualité agronomique", résume Anne Blanchart.
Mettant sur le marché une offre de service quasi inédite en France, l’équipe de Sol & Co veut maintenir ce positionnement original face à une concurrence qui s’organise, sans pour autant avoir les compétences. "Nous faisons aussi beaucoup de formations, auprès des services des collectivités notamment, pour les faire monter en compétence sur la question des sols", souligne la dirigeante de Sol & Co. L’enjeu étant d’inciter les différents acteurs du marché à rédiger des appels d’offres moins contraints par la question du prix, mais plus "tournés vers la question des compétences", indique Anne Blanchart.
