Le marché français n'en finit plus de séduire les acteurs économiques belges. L'Hexagone est le deuxième partenaire commercial de ce pays, juste après l'Allemagne, avec 15 % des exportations de biens captés en 2017. D'après le magazine économique belge Trends-Tendances, 12 000 entreprises belges ont exporté vers la France en 2017, et 8 000 autres ont manifesté leur intérêt pour le marché français. Une tendance à la hausse, comme le confirme le prix du Meilleur investisseur belge en France. Organisée pour la 5e fois par Business France, la CCI France Belgique et Trends-Tendances, cette manifestation a remis ses prix fin mars, à Bruxelles. Cinq investissements belges ont été mis en lumière, dont trois dans les Hauts-de-France en 2016 et 2017.
Les trois meilleurs investisseurs en région
Le prix de l'investissement belge le plus structurant en France est revenu au groupe familial Ardo (CA : 1 Md€). Basé à Ardooie (Flandre occidentale), celui-ci produit chaque année 78 000 tonnes de fruits et légumes surgelés. Son principal client français est Picard. L'entreprise a été récompensée pour avoir réalisé 26 M€ d'investissement dans les Hauts-de-France et en Bretagne, ces deux dernières années, permettant la création de 82 emplois. Le groupe a investi 18 M€ en 2016, à Violaines (Pas-de-Calais), dans l'installation d'une ligne de friture de légumes.
Le prix de l'investissement belge le plus innovant est revenu à Tessenderlo Group (CA 2016 : 1,5 Md€), un industriel de la chimie, basé à Bruxelles. En 2016, il a investi 50 M€ sur son site des Produits Chimiques de Loos (Nord), qui emploie 125 personnes. Ce site est le plus important producteur européen de coagulants ferriques pour le traitement des eaux usées. L'objectif était de remplacer la technologie "mercure", interdite par les normes européennes, par une autre dans la production de chlore.
Enfin, Reo Veiling (CA 2016 : 215,6 M€) a reçu le prix du public. Il s'agit d'une coopérative belge de fruits et légumes, basée à Roeselaren (Flandre Occidentale). Celle-ci commercialise 250 000 tonnes de fruits et légumes par an. Elle a été primée pour son soutien à deux agriculteurs belges qui ont investi 15 M€ dans 9 hectares de serres chauffées, à Arques, permettant la création de 50 emplois. Leur société, Les Serres des Hauts-de-France, va produire 6 000 tonnes de tomates par an.
Une attractivité décryptée
Mais qu'est-ce qui attire autant les Belges dans les Hauts-de-France ? La main-d'œuvre disponible, sans conteste : "En Flandre, il n'y a quasiment pas de chômage. C'est difficile de trouver des équipes alors que dans le nord de la France, il y a des réserves", souligne le dirigeant d'Ardo. Pour la coopérative Reo Veiling, le foncier disponible à proximité de la Belgique présente un intérêt indéniable. Aucune de ces entreprises ne s'est d'ailleurs plainte de la légendaire complexité française : "Nous avons eu des aides importantes et nos interlocuteurs n'ont pas hésité à se mettre autour de la table pour résoudre les problèmes, ça n'est pas comme ça partout", souligne le dirigeant de Reo Veiling.
