La Secmair (150 salariés, 33 M€ de CA en 2023) fabrique 300 matériels par an sur son site de Cossé-le-Vivien en Mayenne. Sa spécialité : les répandeuses ou encore les enrobeurs projeteurs de gravillons, les chipsealers. "Nous sommes trois constructeurs en France, mais nous avons la gamme la plus large de machines", affirme Olivier Dubois, responsable marketing et communication de la PME mayennaise.
La moitié de l’activité à l’export
La Secmair se présente comme leader européen dans le domaine de la maintenance routière. La rénovation des surfaces est une spécificité française, avec un savoir-faire reconnu dans le monde.
Ces dernières années, la PME enregistre une croissance "de 5 à 10 % par an", due notamment à la demande internationale. L’export représente 50 % de l’activité, en volumes et en valeur. Dont un tiers réalisé en Europe. "Le marché français est devenu mature", poursuit Olivier Dubois. Ses clients sont à 20 % des collectivités territoriales, Départements ou communautés de communes ; ce sont surtout des entreprises de travaux publics jusqu’aux grands opérateurs : Colas, Vinci, Eiffage… Ces géants participent au développement international de la Secmair en particulier en Afrique. "Quand des appels d’offres sont remportés en Afrique du Nord et francophone, nous sommes souvent inclus dans le contrat pour assurer l’entretien ensuite." La PME peut ainsi négocier directement avec des États.
Une prise en compte des États de l’impact de l’état des routes
Le carrossier mayennais est également présent en Australie et en Nouvelle-Zélande. Et a posé ses valises en Amérique Latine depuis trente ans. Il parvient à commercialiser de plus en plus ses machines en Asie centrale. Notamment en Inde, pays qui offre le meilleur terrain de jeu. "C’est un pays qui a construit beaucoup d’infrastructures ces dernières décennies ; jusqu’ici sans s’interroger sur l’entretien des routes. L’État indien aujourd’hui l’impose aux opérateurs ", rapporte Olivier Dubois.
Les conditions climatiques, chaudes et humides avec une période de mousson, détériorent fortement les routes. "Quand il y a glissement ou effondrement, on ne peut rien faire. Mais en préventif, il est possible de limiter les dégâts. Et en Inde, cela fait beaucoup de routes" explique Olivier Dubois.
Entretenir coûte moins cher
Idem sur un autre marché prometteur, les États-Unis, pays où l’automobile est reine. La Secmair y est de plus en plus sollicitée pour l’entretien de routes secondaires. Comme en Asie. "Il y a une prise de conscience qu’entretenir coûte moins cher que de reconstruire. Cela nécessite aussi moins de revêtement et de goudron à épandre. C’est plus écologique. Et au-delà de la sécurité, les véhicules consomment moins sur des routes en bon état", résume Olivier Dubois.
Cette prise de conscience écologique est devenue un levier de croissance économique. La Secmair s’y est adaptée en développant "la box", une répandeuse 100 % électrique. Le fabricant isole aussi des cuves pour limiter la perte calorique et donc la consommation d’énergie.
S’appuyer sur les autres filiales du groupe Fayat
Implantée sur quatre continents, par le biais de distributeurs locaux mais aussi avec une vingtaine de salariés installés à l’étranger, la PME mayennaise ne dispose que d’un seul site de production. Pour préserver son savoir-faire et protéger ses brevets, l’entreprise expédie ses engins en kit dans les sites d’autres filiales du groupe Fayat (23 500 collaborateurs ; 5,6 Md€ de CA en 2023), qui a intégré la PME mayennaise en 2008. "Nos développeurs imaginent des solutions en allégeant le poids en métal des engins expédiés, en repensant les cotes pour qu’ils rentrent parfaitement dans les containers. Puis, les engins sont remontés dans les sites du groupe en Inde ou en Caroline du Sud… Cela reste en famille", commente le responsable marketing.
Incontournable à l’international, inconnu en son pays
Leader européen et vendeur à l’international, l’entreprise Secmair se sent toutefois trop peu connue pour recruter en fonction de ses besoins. Avec ses 150 salariés et 33 millions de chiffre d’affaires, le carrossier spécialisé dans les véhicules de travaux de rénovation de chaussées voit pourtant la demande internationale croître.
En 2024, elle a lancé deux initiatives pour recruter : un job dating qui a mené à deux embauches dès le lendemain. Et l’accueil d’un cross corpo qui a traversé l’entreprise.