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Quand l'assistant virtuel mène à la levée de fonds
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Quand l'assistant virtuel mène à la levée de fonds

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Start-up de Nancy spécialisée dans le lien entre odeur, couleur et émotion, Myrissi a attiré l'attention des investisseurs au CES de Las Vegas, en janvier dernier, avec son assistant virtuel capable de recommander un parfum.

Toute l'équipe de Myrissi est mobilisée pour la mise en ligne de la plateforme dédiée au monde professionnel, prévue en juin prochain — Photo : © Myrissi

Lancé en décembre dernier par les équipes de Myrissi, pour le CES de Las Vegas qui se déroulait en janvier, l'assistant virtuel de recommandation de parfum est destiné à montrer le savoir-faire de la start-up nancéienne dans les relations entre couleurs, odeur et émotion. « Il s’agit d’un démonstrateur pour le grand public qui s’appuie sur 10 années de recherche et notre base de données », précise Muriel Jacquot, cofondatrice et directrice scientifique de Myrissi.

En se basant sur quelques questions et un choix de couleurs, l’assistant virtuel, baptisé E-Cos, permet d’accorder son parfum à sa tenue ou à son émotion du jour. Ouvert au grand public, cet assistant a enregistré plus de 1 000 connexions sans aucune communication et a permis à Myrissi de susciter de l’intérêt dans les rangs des investisseurs : « Nous sommes rentrés du CES avec une proposition pour une levée de fonds, pour un montant de 1,5 million d’euros », révèle Muriel Jacquot. « C’est allé tellement vite que c’est assez perturbant », concède la cofondatrice de Myrissi, qui étudie actuellement la proposition avant d’aller plus avant.

« Soigner l’expérience utilisateur »

Lancée en 2014, la start-up a rassemblé jusqu’ici 360 000 € de fonds pour se développer. « Maintenant, il est temps d’accélérer », estime Muriel Jacquot, qui prépare la mise en ligne d’une plateforme Saas dédiée aux professionnels, afin de donner accès aux 25 000 tests sur des consommateurs sur lesquels s’appuie l’expertise de Myrissi. « Cette plateforme, qui doit être mise en ligne en juin prochain, devra peser la majorité du chiffre d’affaires de l’entreprise et permettre à nos clients d’acheter à l’usage en étant complètement autonome. »

Concrètement, il sera par exemple possible pour un fabricant de spiritueux de définir les couleurs de son étiquette en fonction du goût de son produit mais aussi de ce qu’il souhaite que le consommateur ressente. Parfumerie, cosmétique, agroalimentaire, Myrissi veut s’ouvrir tous les marchés avec cette nouvelle plateforme. Un lancement important, pour lequel Muriel Jacquot ne veut rien laisser au hasard : « La technologie est prête, mais il reste à soigner l’expérience utilisateur ».

Accélérée au sein de Scal’E-nov, un outil de l’agence d’innovation du Grand Est Grand E-Nov, Myrissi doit atteindre le million de chiffre d’affaires en trois ans. Un objectif à portée de main pour la société qui affiche actuellement des taux de croissance flirtant avec les 600 %. « Ça ne veut pas dire grand-chose », tempère Muriel Jacquot. « Mais on peut dire que notre décollage est puissant ».

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