C’est au Centre européen des sciences quantiques (CESQ), inauguré le 16 octobre, que la start-up QPerfect (5 associés et 6 collaborateurs) a installé ses locaux. Rattaché à l’Institut de science et d’ingénierie supramoléculaires (ISIS) de l’université de Strasbourg, le CESQ est encore en travaux. Mais cela n’empêche pas la jeune entreprise strasbourgeoise, née en mai 2023, propulsée par SATT Conectus et incubée chez Semia, de préparer la commercialisation de sa technologie : MIMIQ.
Accélérer la révolution quantique
"Notre innovation est beaucoup plus performante qu’un ordinateur quantique physique d’aujourd’hui. Elle représente l’évolution des ordinateurs quantiques des trois ou quatre prochaines années", affirme Sébastien Buffechoux, directeur général de QPerfect. MIMIQ est un espace numérique d’aide à la conception pour l’informatique quantique. Il permet de concevoir un ordinateur quantique virtuel à partir d’une vaste bibliothèque et de simuler son fonctionnement. "Les ordinateurs quantiques sont des machines très complexes. En développant cette technologie, nous nous rapprochons de l’ordinateur quantique de demain, plus stable, plus performant et surtout, plus accessible", poursuit-il. Le prix moyen de ces ordinateurs du futur avoisine aujourd’hui les 10 millions d’euros, et il en existe que très peu d’exemplaires dans le monde.
Trois chercheurs à l’origine de cette technologie deeptech
Vainqueur du Grand Prix du concours national d’innovation i-Lab 2023, QPerfect s’appuie sur une technologie deeptech, fruit de plus de dix ans de recherche impulsées par trois chercheurs de l’ISIS : Guido Pupillo, Johannes Schachenmayer et Shannon Whitlock. "Avec l’émulateur quantique MIMIQ, les chercheurs, les constructeurs d’ordinateurs quantiques et les développeurs de logiciels quantiques peuvent tester de nouvelles idées en quelques secondes. Cela permet de comparer les ordinateurs quantiques basés sur différentes technologies, de tester et de développer de nouveaux algorithmes et de concevoir des stratégies tolérantes au bruit pour contrôler les bits quantiques à grande échelle", expliquent-ils.
Une galaxie quantique internationale
Véritable sujet de recherche et d’intérêt à l’échelle internationale, "la galaxie" de l’informatique quantique, comme le décrit Sébastien Buffechoux, devrait représenter un marché de près de 9 milliards d’euros à l’échelle mondiale en 2030, selon l’étude Statista Digital Economy Compass 2021. À l’image de cet intérêt mondial, Qperfect s’est rendu au Korea Eureka Day à Séoul le 30 octobre et participe au WebSummit à Lisbonne courant novembre. "L’objectif est de rencontrer les acteurs de l’écosystème du quantique afin de pouvoir allier, notamment, le privé et les laboratoires", explique le directeur général de QPerfect, avant de conclure : "La Corée du Sud, par exemple, investit massivement dans l’informatique quantique pour rattraper son retard accumulé ces dernières années. Toutes les communautés qui innovent et travaillent autour de l’informatique quantique doivent collaborer et se rencontrer pour faire accélérer cette révolution".
