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PSA : L'insolente 2008 porte le site de Mulhouse
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PSA : L'insolente 2008 porte le site de Mulhouse

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automobile L'usine PSA de Mulhouse devrait arrêter temporairement une de ses deux lignes pour la moderniser. La 2008 continue d'affoler les compteurs.
— Photo : Le Journal des Entreprises

Cette remise de clés illustre finalement bien la situation un peu paradoxale que traverse le site de production de PSA à Mulhouse. Alors que le Système 2, qui produit les Peugeot 2008 au rythme de 683 par jour, tourne à plein régime, le Système 1, consacré aux Citroën C4 et DS4, n'est pas sollicité aussi intensément. Seules 500 unités de ces deux modèles à l'âge vénérable en sortent quotidiennement, illustrant la logique implacable des cycles automobiles. Le constructeur remettait donc, mi-février, les clés du 100.000e crossover 2008 à une cliente parisienne. Ce chiffre a été atteint en seulement 10 mois, alors que les prévisions les plus optimistes tablaient sur un an pour passer ce cap.




« Être parmi les plus performants d'Europe »

Las, quatre jours après, le groupe PSA Peugeot Citroën annonçait un « gel probable » de la ligne 1 de Mulhouse à compter de 2015. La décision devrait être arrêtée fin avril, le temps notamment de connaître les résultats de l'étude qui vise à reconsidérer le fonctionnement du Système 2 en « monoflux », c'est-à-dire susceptible d'accueillir simultanément les productions des C4, DS4 et 2008. Bonne nouvelle, le « gel » permettrait d'engager des travaux de modernisation du Système 1 pour lui permettre d'accueillir la production des futures générations de modèles du groupe PSA, basées sur la plateforme EMP2 déjà utilisée par les nouvelles Peugeot 308 et Citroën C4 Picasso. En accueillant cette cliente, Corinne Spilios, directrice du site, réaffirmait son souhait de faire de Peugeot Mulhouse (7.850 salariés dont 450 intérimaires) un site « parmi les plus performants d'Europe, autour de 200.000 à 230.000 véhicules par an ». Un chiffre loin des volumes de production que l'usine a déjà pu atteindre... Loin aussi des canons de l'industrie automobile européenne généraliste définis par les analystes, qui prédisent des sites plus proches des 400.000 véhicules par an. Dans ce contexte chahuté, Mulhouse veut donc tracer sa voie. Difficile d'imaginer une autre issue que ce gel et cet investissement sur le Système 1, et que la conversion du Système 2 en "monoflux". Notamment parce que le processus a été indirectement confirmé en décembre avec l'annonce de la création de la Sempat, une société d'économie mixte. Celle-ci réunira le constructeur et les collectivités locales pour exploiter une partie des terrains et bâtiments qui ne sont plus utilisés par PSA. Cette initiative permettra de dégager une vingtaine de millions d'euros d'argent frais, clairement annoncés comme devant faire « levier » sur les 200 millions d'euros nécessaires aux investissements. Les collectivités ne se sont certainement pas engagées sans un minimum de garanties quant aux projets de PSA à Mulhouse.

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