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Présidentielle 2022 : le Medef 54 veut une "nouvelle dose de régionalisation"
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Présidentielle 2022 : le Medef 54 veut une "nouvelle dose de régionalisation"

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À un mois du premier tour de la présidentielle, le président du Medef en Meurthe-et-Moselle souhaiterait remettre la décentralisation à l’agenda. Gilles Caumont estime qu’il faut traiter les défis économiques du moment à l’échelle des anciennes régions. Plus légitimes et plus efficaces, elles doivent maintenant, selon lui, gagner en autonomie.

Gilles Caumont, président du Medef 54 — Photo : Lucas Valdenaire

C’est au centralisme parisien qu’il faut s’attaquer, selon Gilles Caumont. Pour faire face aux défis économiques actuels et futurs, le président du Medef de Meurthe-et-Moselle souhaite que le prochain mandat présidentiel confie davantage de pouvoir à ces régions délaissées, voire maltraitées. "Nous sommes extrêmement inquiets de ce centralisme qui prédomine notre société, déclare-t-il. C’est très nocif pour notre économie et le développement intelligent des régions qui doit se faire de façon plus proche du terrain et des spécificités de nos territoires." Autrement dit, la régionalisation s’est arrêtée en chemin et les dernières réformes administratives ont pris le problème à l’envers. "Ces nouvelles grandes régions, censées éliminer une couche du mille-feuille, n’ont fait qu’en rajouter une nouvelle." Sans compter les velléités d’indépendance alsaciennes qui ne font, selon Gilles Caumont, qu’accentuer les difficultés. "Le Grand Est n’est qu’une mosaïque artificielle pilotée en Alsace par des Alsaciens, lâche le fondateur de l’opérateur nancéien Adista. Et leurs revendications d’autonomie ne font que mettre en évidence un profond problème de gouvernance."

"La bonne échelle, c’est la Lorraine"

Dans ces conditions, impossible de répondre efficacement aux problématiques économiques locales comme la concurrence du Luxembourg, véritable pompe à main-d’œuvre lorraine. "À un moment donné, nous étions favorables à l’instauration de zones fiscales intermédiaires pour une transition douce entre les fiscalités luxembourgeoise et française, explique Gilles Caumont. Mais pour avancer sur ce sujet, il faut un traitement spécifique au niveau de la région et donc lui donner plus de pouvoir. Je parle ici de la Lorraine et non des départements ou du Grand Est. Car aujourd’hui, nous avons des chapelles soit trop petites, soit trop grandes pour lesquelles cette problématique n’est pas si importante. Nous ne sommes plus dans la bonne échelle de taille." C’est pourquoi, le président du Medef 54 milite pour une nouvelle dose de régionalisation. L’occasion de se rapprocher du terrain et de ne plus travailler uniquement en direction de Paris : "Ce que nous essayons de faire avec nos amis luxembourgeois, belges ou allemands, il faut le faire avec la Bourgogne, la Franche-Comté ou d’autres régions frontalières pour éradiquer une fois pour toutes ce centralisme parisien qui ne voit pas la vie en province telle qu’elle est réellement."

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