« Nous vivons la crise la plus importante qui soit jamais arrivée. Bien plus importante que celle de 1929. Pour la première fois l’humanité entière est à l’arrêt », commente en préambule Pierre Grand-Dufay, l’un des fondateurs et président de la société marseillaise Tertium Management (10 salariés), un fonds régional qui investit principalement dans des entreprises locales qui se situent au maximum à deux heures de la Cité phocéenne et qui devrait apporter près de 40 millions d’euros aux PME du territoire dans les trois années à venir. « La proximité est essentielle dans la relation avec les entreprises », poursuit Pierre Grand-Dufay, qui souligne que depuis le début du confinement, la plupart des huit entreprises dans lequel Tertium Management a investi (au travers de deux fonds, Tertium I et Tertium Croissance) sont aujourd’hui à l’arrêt. « Pourtant, nous ne sommes présents que dans des activités B to B et pas du tout dans l’hôtellerie ou la restauration ».
Changer nos comportements
Pour lui, les deux mois d’arrêt forcé dû au confinement vont faire perdre de 30 à 40 % de chiffre d’affaires aux entreprises. « L’activité ne va pas redémarrer d’un coup. Plusieurs mois vont être nécessaires, au moins jusqu’en septembre. Si en termes d’environnement, le confinement a eu des effets positifs très rapidement, et si cela va modifier positivement nos comportements, il ne faut pas perdre de vue que l’impact sur le PIB va être énorme. Plus largement, les inégalités entre les pays vont être renforcées. Ceux qui n’auront pas su s’organiser ou qui n’auront pas les moyens de s’organiser, vont s’effondrer. Je pense à des territoires comme l’île Maurice, où les infrastructures sanitaires sont légères et où l’économie vit principalement du tourisme ».
Les équipes de Tertium Management se sont mises en télétravail afin de poursuivre leur accompagnement auprès des entreprises dans lesquelles la société a investi. « Nous faisons des téléréunions avec chacune d’elles tous les deux jours afin de voir où nous en sommes de la mise en place des mesures d’accompagnement gouvernementales (PGE, chômage partiel…). Toutes les demandes ont été faites et nous attendons désormais les réponses qui ne devraient pas tarder. Nous avons également travaillé à réorganiser certaines des activités le temps de la crise. Nous ne nous contentons pas d’investir dans les PME. Nous sommes à leur côté dans toutes les phases. Quand tout va bien et quand les choses se compliquent, comme aujourd’hui. Le télétravail permet d’être plus rapide, plus efficace. Nous avons en quelque sorte divisé par deux le temps des réunions et multiplié par deux les prises de décision », conclut Pierre Grand-Dufay.
