ABC Texture fait partie de ces entreprises qui ont profité d’un temps de latence pendant la crise du Covid pour travailler leurs produits et innover. Le laboratoire de cosmétique créé en 2004 par Louisette Bourdin à Dinard, a ainsi pris de l’avance sur les tendances, et signé de nouveaux contrats, notamment à l’international, qui ont propulsé son activité. Avant la crise sanitaire mondiale, ABC Texture réalisait en effet plus de 60 % de son chiffre d’affaires à l’export, en grande partie avec la Chine et la Russie (35 % du CA). Mais la fermeture des frontières chinoises, les problèmes d’approvisionnement, de pénurie de matières premières et l’inflation, puis la crise en Ukraine, ont rebattu les cartes.
Chiffre d’affaires doublé en un an
Aujourd’hui, ABC Texture réalise 30 % de son activité à l’international, mais vise les 40 % dès 2024, avec en parallèle, une explosion de son chiffre d’affaires. "De 3,5 millions d’euros en 2022 (clôture de l’exercice en mars, NDLR), nous sommes passés à 8,3 millions en 2023, indique Louisette Bourdin, dont les effectifs ont également grossi, passant de 32 à 40 salariés. Pour 2024, nous visons les 10 millions d’euros, alors même que le secteur de la cosmétique de luxe prédit une baisse d’activité de 7 %". ABC Texture a en effet déjà validé d’importantes commandes, notamment auprès de nouveaux contacts. "Après la crise, nous avons dû trouver de nouveaux débouchés pour remplacer nos marchés en Chine et en Russie. Nous signons désormais de plus en plus avec les États-Unis, l’Angleterre et le Moyen-Orient", explique Louisette Bourdin, qui est arrivée sur les salons post-Covid avec des innovations abouties et prêtes à être mises sur le marché.
ABC Texture propose en effet des produits cosmétiques (rouges à lèvres, crèmes, baumes…) pour des grandes maisons de la dermo-cosmétique, de la parfumerie et des instituts sur un segment moyen haut de gamme. Elle fait la différence avec "plus de naturalité dans les packagings et les formules, qui restent sensorielles. Nous avons également pris le temps de sourcer des matières premières made in France ou Europe, confie la dirigeante, qui avait déposé plusieurs brevets ces derniers mois. Les gens ont besoin de trouver du sens dans ce qu’ils achètent."
1 million d’euros d’investissement à venir
Et cela sied parfaitement à Louisette Bourdin, dont l’entreprise a toujours été engagée en faveur du développement durable. Première usine de cosmétiques en France construite dans une démarche HQE, elle a également validé de multiples certifications écologiques pour ses produits. ABC Texture utilise par ailleurs une énergie produite localement, en étant sociétaire de la coopérative Enercoop, et emploie des moutons pour entretenir ses espaces verts. Et quand elle a eu besoin d’agrandir son stockage, pour faire face à sa croissance, elle a choisi de louer deux autres bâtiments existants disponibles près de son siège. Dans les mois qui viennent, ABC Texture va devoir encore gagner de la place, mais sans empiéter sur le foncier. "Nous allons investir un million d’euros pour construire une plateforme de conditionnement au-dessus de notre parking, et acheter de nouvelles machines", annonce Louisette Bourdin.
