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Pierre Weill : « Le Centre culinaire de Rennes est un outil nécessaire aux industriels »
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Pierre Weill président du Centre culinaire contemporain Pierre Weill : « Le Centre culinaire de Rennes est un outil nécessaire aux industriels »

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Pierre Weill, PDG de Valorex, préside la société coopérative d’intérêt collectif qui a repris, début août, le Centre culinaire contemporain de Rennes. Cette structure créée en 1993, dédiée à l’invention de la cuisine de demain et financée par plusieurs industriels bretons, avait été placée en redressement judiciaire en mars, après avoir cumulé 1 million d'euros de dettes. Une nouvelle formule doit être lancée en octobre.

— Photo : Baptiste Coupin

Le Journal des Entreprises : Comment le Centre culinaire contemporain est-il désormais piloté ?

Pierre Weill : Les activités de création de connaissances et de prestations de conseil du Centre culinaire sont désormais gérées par une structure du monde de l’économie sociale et solidaire : la société coopérative d'intérêt collectif (Scic) Centre culinaire contemporain, qui a repris la SAS. Avant, il y avait un actionnariat privé avec beaucoup d’entreprises. Dorénavant, il y a cinq collèges. Le collège des fondateurs - Valorex, Triballat et Diana Food étant le noyau dur des entreprises qui ont construit le dossier de reprise - mais aussi les chambres consulaires (chambre d’Agriculture, CCI) et les interprofessions, à l’image des acteurs mobilisables, concernés par la problématique de la sociologie de l’alimentation et de l’innovation par les usages. Il y a aussi un collège des salariés, un collège des bénéficiaires et un collège des experts d’associés pour montrer que c’est un projet d’intelligence collective. Et enfin un collège des collectivités publiques. Nous sommes soutenus par la Région Bretagne et Rennes Métropole pour l’instant.
Pour l’année 1, nous tablons sur un chiffre d’affaires de 1 million d’euros de ventes de prestations et production de connaissances. Et de 300 000 euros pour le lieu de vie (diffusions, séminaires, location de salles…).

Des chefs en cuisine — Photo : Baptiste Coupin

Pour quel montant a été racheté le Centre culinaire ?

P. W. : Pour le montant du matériel estimé par le commissaire-priseur. C’est-à-dire les laboratoires de cuisine. Soit l’équivalent de plusieurs centaines de milliers d’euros. Le fonds de commerce et la marque ont été repris pour 1 euro symbolique. Onze salariés sont partie intégrante de la structure. Ce sont des conseillers culinaires - des anciens chefs - et des chefs de projet. Je me suis battu pour que le centre continue à exister, parce que son métier est très particulier. Nous ne sommes pas une énième société de conseil en nutrition ou en alimentaire. Il y a plein d’experts autour qui savent parler de nutrition, de marketing. Mais le cœur de métier sur la sociologie de l’alimentation et les usages, ça n’existe nulle part ailleurs.

Quel est le cœur du nouveau projet qui sera détaillé en octobre ?

P. W. : Je veux rester sur les idées de départ, parce qu’elles étaient bonnes. Les industriels partagent mon avis sur le fait que le Centre culinaire est un outil qui leur est nécessaire. Ce qui va changer beaucoup de choses, c'est le côté "collectif", la SAS étant désormais également une coopérative. Nous allons garder le continuum entre la production de connaissances, le pré-compétitif et la prestation de services aux professionnels. Deuxièmement, nous allons essayer de communiquer plus simplement sur l’aspect sociologique des usages. Le « mangeur » n’est pas un consommateur comme un autre. Nous avons besoin de travailler sur la transition alimentaire pour sortir des crises que rencontrent actuellement les acteurs de l’agriculture et de l’agroalimentaire.

Rennes # Agroalimentaire # Innovation # Reprise