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Pierre Rinaldi : « SESAMm est la première start-up du Grand Est à obtenir le Pass French Tech »
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Pierre Rinaldi cofondateur de la start-up SESAMm Pierre Rinaldi : « SESAMm est la première start-up du Grand Est à obtenir le Pass French Tech »

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Pierre Rinaldi, cofondateur de la start-up messine SESAMm, spécialisée dans la prédiction boursière liée à l’analyse des humeurs sur les réseaux sociaux, revient sur l’obtention du Pass French Tech, un programme national d'accompagnement à destination des entreprises en hyper-croissance. C'est la première start-up du Grand Est à l’obtenir.

Selon Pierre Rinaldi, cofondateur de la start-up SESAMm à Metz, le Pass French Tech "ouvre la voie à des financeurs, des business angels et des fonds d’investissement difficiles d’accès" — Photo : Jonathan Nenich

Le Journal des Entreprises : Vous avez créé la start-up SESAMm en 2014 à Metz et venez d’obtenir le Pass French Tech. Que permet-il en termes de développement économique ?

Pierre Rinaldi : Concrètement il permet de passer de la phase de start-up à celle de société mature. Le pass donne accès à des services et réseaux améliorés, puissants. C’est un accélérateur, qui confère une exposition en tant qu’image de marque et qui crédibilise. Il ouvre la voie à des financeurs, des business angels et des fonds d’investissement difficiles d’accès. Nous avons pu tisser des liens étroits avec Business France pour nous développer à l’international. En ce sens, nous sommes partis au Japon pour nous faire incuber par le groupe de conseil en technologies Accenture. 77 entreprises dans le monde ont postulé, nous avons été la seule retenue. J’ai donné une liste de 200 entreprises dans le monde qui pourraient m’intéresser pour créer du lien économique et Business France s’occupe de nous mettre en relation. C’est un gain de temps incommensurable.

Par ailleurs, si nous embauchons une personne non issue de l’Union européenne, nous bénéficions du visa French Tech. Au lieu de six mois pour l’obtention du visa, il en faut deux. Nous comptons aussi valoriser le pass pour lever deux à trois millions d’euros, afin de devenir un leader européen de l’analyse des sentiments et des émotions pour la finance. Le plus gros fonds à nous faire confiance gère 170 milliards d’euros d’actifs. C’est encourageant.

Comment SESAMm est-il parvenu à l'obtenir ?

P. R. : Une centaine d'entreprises disposent du Pass French Tech, soit moins de 1 % des start-up en France. Nous sommes les seuls à l’avoir dans le Grand Est. C’est difficile d’entrer dans ce programme. Il faut que l’entreprise existe depuis trois ans et que plusieurs ratios affichent un taux de croissance suffisant. Le chiffre d’affaires se doit d’augmenter de 100 % trois années consécutives. Et pour être renouvelé, il faut à nouveau faire 100 % de plus, une fois qu’il est acquis. Ce pass a vocation à ce que la start-up qui le détient tende au plus vite vers le statut de "licorne", c’est-à-dire avec une capitalisation supérieure à un milliard d’euros. Pour cela, nous pouvons compter sur absolument tous les outils en place pour y parvenir.

Vous vous êtes développé depuis Metz. Le territoire est-il propice aux start-up ?

P. R. : Nous avons 27 employés et dépassé le million d’euros de chiffre d’affaires. En créant SESAMm à Paris, je sais que nous n’aurions pas eu cette réussite. Je suis très attaché à Metz. Nous avons été beaucoup aidés par l’Institut lorrain de participation Sadepar, par Michel Onfray de l'incubateur de la CCI Synergie ou encore la Caisse d’Épargne, qui est entrée au capital. Je vais m’engager de plus en plus pour le territoire quant à la transition digitale. Je dois beaucoup à Metz et j’aimerais rendre ce qu’on m’a donné. Ici, l’écosystème autour des start-up est dynamique et en effervescence.

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