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Pascal Denoël : Le président de Zekat a une histoire à écrire
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Pascal Denoël : Le président de Zekat a une histoire à écrire

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Du Pôle Nord à l’Aconcagua, des plaines de l’Inde à l’Islande, Pascal Denoël repousse les limites pour écrire son histoire personnelle. Le président du groupe angevin Zekat, après avoir gravi récemment le plus haut sommet d’Amérique Latine, veut maintenant grimper sur le toit de chaque continent. Un défi de plus vers un unique but : « être l’auteur de sa propre vie ».

En janvier 2018, Pascal Denoël a vaincu les 6 962 mètres de l’Aconcagua, en Amérique Latine, et envisage de gravir les 7 plus hauts sommets de chaque continent, en s’attaquant cette année au Kilimandjaro — Photo : Groupe Zekat

En janvier 2018, Pascal Denoël est monté, avec deux coéquipiers, jusqu’au sommet de l’Aconcagua, en Argentine, le point le plus haut de l’Amérique du Sud, dominant la Cordillère des Andes à 6 962 mètres. Plus qu’un défi sportif personnel, le président du groupe angevin Zekat a voulu y associer l’histoire du groupe de 160 salariés qu’il dirige : « Ce sommet symbolise la très haute technologie que nous maîtrisons et le caractère international. Chaque aventure correspond à une évolution de Zekat, et je veux aussi toujours y emmener quelqu’un. »

« Faire évoluer ses propres limites »

En 2015 déjà, Pascal Denoël avait marché avec un explorateur belge jusqu’au Pôle Nord : « C’était pour la création du groupe et dans l’esprit de notre devise : nous sommes un collectif d’audacieux engagés qui vise la performance avec humilité. » Il y avait planté un drapeau signé de chacun des salariés de Zekat, accroché à un mât fabriqué par Sapelem, l’une des filiales du groupe. Comme pour montrer que l’exploit n’était pas une fin en soi, mais au contraire le début d’une aventure collective, en même temps que la poursuite, plus intime sans doute, d’une quête personnelle : « C’est une forme de rapport à la vie : vouloir sans cesse faire avancer les lignes et faire évoluer ses propres limites, pour être l’auteur de sa vie par le déplacement de soi et non pas le dépassement. Mon moteur, c’est une question : quelle histoire j’écris ? »

« Je me suis construit dans l’échec »

Depuis sa naissance à Melle, dans les Deux-Sèvres il y a 55 ans, Pascal Denoël écrit son histoire : amoureux de la physique et des mathématiques, il se voyait chercheur, avoue-t-il. Enfant, au fond de lui, sans doute rêvait-il aussi d’aventure, de traverser les océans ou de conquérir l’espace. Mais le gamin d’alors n’était pas fait pour l’école, ou peut-être l’école n’était-elle pas faite pour le gamin d’alors… Il confie : « Je me suis construit dans l’échec, et je pense avoir une certaine capacité de résilience. Je considère l’échec comme une opportunité de transformation. »

En faisant de ses échecs des atouts, le fils d’ingénieur l’est devenu aussi, diplômé des Arts et Métiers, puis d’HEC. Lui qu’on avait voulu, en classe de 3e, dissuader de poursuivre une scolarité jusqu’au bac… « J’ai sans doute recherché une reconnaissance que je n’avais pas eue. J’avais beaucoup d’énergie, j’aimais beaucoup le sport et les défis, et cette volonté d’y parvenir m’a donné du mental. J’ai eu de la chance, sans doute aussi. J’ai, par exemple, passé un stade en allant au pôle Nord, car c’était mentalement et physiquement difficile. »

« Je considère l’échec comme une opportunité de transformation. »

Passer un cap à chaque défi, en s’en fixant sans cesse de nouveaux: la traversée seul de l’Islande à pied, ou de l’Inde à vélo « avec des étapes de 150 kilomètres par jour », le marathon en 2h57, le GR20 de Corse en 5 jours quand il en faut une quinzaine au randonneur moyen…

« Chaque collaborateur est un entrepreneur »

Pascal Denoël s’est fixé maintenant pour objectif de gravir les « summits », les sept plus hauts sommets de chaque continent, en couplant chacune des ascensions avec une évolution de Zekat. « J’ai prévu de faire le Kilimandjaro à la fin de cette année. Je challenge en permanence. On est face à l’infini, il y aura toujours de nouveaux défis à relever. J’ai plein de rêves, envie de découvrir le monde et je pense même avoir rajeuni cette année ! »

Photo : Groupe Zekat

S'il recherche les exploits sportifs, Pascal Denoël veut aussi faire grandir son groupe en associant les salariés à cette aventure collective, avec un management très lié à sa vision de la vie : « Pour moi, chaque collaborateur est un entrepreneur et j’essaie de me comporter de façon non-normative. Je veux des relations de construction et je fais confiance, même si je suis exigeant. Mon rôle, c’est de donner du sens et de définir un chemin. Quand je recrute ou que j’échange avec un collaborateur, je lui dis : "Voilà l’histoire que je veux écrire". Laquelle veux-tu écrire avec nous ? »

Au-delà de ses exploits sportifs ou de l’évolution de Zekat, écrire sa propre histoire est sans doute le plus grand défi que s’est donné Pascal Denoël. Une histoire dont il bâtit les chapitres un à un, comme ceux de son premier livre qu’il vient d’achever : un ouvrage qui traite évidemment de la philosophie qui l’anime, qui parle de challenges et de "déplacement de soi".


Zekat, un groupe de 160 personnes réparties dans six sociétés

Au total, le groupe Zekat, créé en 2015 après avoir été une holding financière, compte 160 personnes pour un chiffre d’affaires de 25 M€, avec 6 entités différentes. A Beaucouzé (Maine-et-Loire), siège de Zekat, Sapelem (45 personnes) conçoit des systèmes robotisés d’assistance musculaire à la manutention. Ercogener (30 personnes), à Saumur, conçoit et fabrique des boîtiers sur mesure dans le secteur des objets connectés. À Saumur également, Azkedia (40 personnes) est spécialisé dans les cartes et les systèmes électroniques, tout comme Cequad (50 personnes) à Jugon-les-Lacs (Côtes-d'Armor). Autre secteur d’activité de Zekat, les verres de lunettes, avec ADN Optis, en Essonne, qui commercialise ses produits auprès de 1 500 opticiens en France. Zekatronic, à Beaucouzé, utilise les autres sociétés du groupe pour proposer une offre globale en mécatronique.

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