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Ossabois porté par la construction modulaire 3D
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Ossabois porté par la construction modulaire 3D

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Après des années difficiles, Ossabois a renoué avec la croissance et devrait atteindre un chiffre d'affaires record en 2020. Un redressement opéré grâce à un nouveau mode de construction particulièrement en vogue : le modulaire en bois 3D.

Filiale du groupe GA Smart Building, Ossabois vient d'ouvrir un quatrième site de production à Balbigny — Photo : Ossabois

Pionnier français de la construction à ossature bois, Ossabois (180 salariés) a connu une dernière décennie difficile. Effondrement du marché de la construction de maisons individuelles, pertes financières comblées par l’arrivée en 2010 d’un nouvel actionnaire majoritaire Bouygues Immobilier, plan de sauvegarde de l’emploi… La crise économique de 2009 a frappé de plein fouet l’entreprise de Noirétable, fondée en 1981 par Pascal Chazal. « Une crise qui a duré plus longtemps que prévu et qui a conduit Bouygues immobilier a repositionné Ossabois sur l’habitat collectif », rappelle Michel Veillon, le directeur général.

Passé de 45 M€ de chiffre d’affaires en 2008 à 20 M€ en 2013, Ossabois a abandonné en 2010 le marché de l’habitat individuel pour se réorienter sur la construction de lotissements, résidences étudiantes et hôtels. « Malgré tout, de 2010 à 2014, le marché n’était pas bon. L’entreprise se cherchait un peu et ce n’est qu’à partir de 2015 que nous avons retrouvé les chemins de la croissance », explique Michel Veillon.

45 M€ de CA cette année

Comment ? « En développant la construction modulaire 3D », affirme le directeur général, qui voit alors le chiffre d’affaires de l’entreprise grimper à 36 M€ en 2016, puis 42 M€ en 2018 et « 45 M€ cette année ». Ossabois qui, jusqu’alors, avait fondé son développement sur l’industrialisation de murs à ossature bois sous forme de panneaux 2D assemblés ensuite sur les chantiers, s’est mis à fabriquer des modules en 3D qui intègrent dans leur process industriel tous les corps de métiers du bâtiment (charpentiers, plombiers, électriciens, plâtrier-peintres).

« Nous avons commencé à livrer des modules finis avec plâtre, carrelage, électricité… Des modules que nous n’avons plus qu’à poser et raccorder entre eux. Cela permet de réduire le temps de construction sur site ainsi que les nuisances (bruit, poussières, allées et venues de camions). Ce qui intéresse les acteurs de la construction, y compris les collectivités, qui veulent de plus en plus construire vite, hors site et bas carbone », développe Michel Veillon.

Une nouvelle usine à Balbigny

Porté par cette demande croissante, Ossabois est repris en janvier 2018 par le groupe toulousain GA Smart Building (300 M€ de CA) qui voit dans cette acquisition l’opportunité de développer son offre en proposant du mix béton et bois pour raccourcir les délais sur certaines opérations. « De notre côté, GA nous a ouvert de nouveaux marchés dans le hors site notamment dans le tertiaire, les métiers de santé et l’hôtellerie », explique Michel Veillon.

Dernièrement, Ossabois a été retenu par Hubert Architecture pour réaliser en Savoie la plus haute résidence hôtelière d’Europe en 100% modulaire bois. Pour construire cette résidence de tourisme de 99 appartements et suites sur 8 étages, Ossabois a investi 1 M€ dans la rénovation d’une ancienne usine de fabrication de remorques à Balbigny. Il vient d’en faire son quatrième site de production (après Noirétable, Thiers et Les Vosges).

« Cette nouvelle usine, qui emploiera à terme 25 à 30 salariés, nous permettra de répondre à ce marché en Savoie et surtout de réaliser des modules 3D de plus en plus complexes dans l’avenir », conclut Michel Veillon, qui vise les 50 M€ de chiffre d’affaires en 2020.

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