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Onepoint : un campus bordelais à 100 millions d'euros pour changer de modèle
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Onepoint : un campus bordelais à 100 millions d'euros pour changer de modèle

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Présent à Pessac depuis dix ans, le groupe Onepoint, spécialisé dans la transformation numérique, va créer à Bordeaux son "campus". Nécessitant 100 millions d'euros d'investissement, ce projet marque la volonté du groupe parisien de faire évoluer le modèle des entreprises de services du numérique.

Erwan Le Bronec dirige Onepoint Bordeaux depuis 2010. L'entreprise projette de créer un site de 30 000 m² à Euratlantique. — Photo : DR

C’est à l’occasion du rachat de la société Odima, en redressement judiciaire, que le groupe parisien Onepoint, spécialiste de la transformation numérique des entreprises, arrive à Pessac en 2009. Le groupe, fondé par David Layani en 2002, ambitionne dès lors un déploiement régional, de Nantes jusqu’à Toulouse. L’entité girondine compte alors 25 collaborateurs. Référencé progressivement chez les grands comptes basés à Bordeaux, Onepoint apporte ses solutions à Orange, la Caisse des Dépôts, la Banque Postale, EDF, Cdiscount… Les collectivités publiques et parapubliques lui confient le développement d’applications mobiles, de sites web, de chatbots et autres usages numériques innovants.

De la technologie à la conduite de changement

« Très orientés technologies et expertises techniques dans les premiers temps, nous avons évolué pour proposer un accompagnement qui couvre un spectre complet, de la stratégie d’entreprise aux plus basses couches du cloud. Pour ce faire, nous nous sommes attachés à récupérer toutes les compétences du groupe pour les proposer en local. Notre valeur ajoutée réside dans notre niveau d’expertise technique, sur les aspects aussi bien techniques que métiers, commerciaux, marketing… », précise Erwan Le Bronec, aux commandes de l’équipe bordelaise depuis 2010, dont les effectifs sont aujourd’hui de 350 personnes.

Un second rachat bordelais est intervenu en 2012 : EMS, spécialiste en gestion de contenus, est venu étoffer le portefeuille de Onepoint, participant ainsi à la croissance externe très dynamique du groupe, lequel faisait les acquisitions des sociétés Vision IT, Natea consulting, Geronimo, agence de création d’applications mobiles, et du cabinet de conseil Weave. En Nouvelle-Aquitaine, des futures prises de participations sont prévues auprès de sociétés aujourd’hui partenaires de l’équipe bordelaise, « selon les opportunités, et concernant des structures avec qui nous travaillons, qui partagent notre ADN et nos valeurs », lâche Erwan Le Bronec. Mais là n’est pas l’axe stratégique prioritaire.

Un campus Onepoint à 100 millions d’euros

Après les locaux de Pessac (140 collaborateurs et 1 200 m²), de Bègles à la Cité numérique (250 postes et plus de 1 000 m²), Onepoint projette d’investir un nouveau lieu à Bordeaux, à la hauteur de ses objectifs de croissance. En partenariat avec la foncière Covivio, également propriétaire de la Cité numérique, le groupe développe ainsi un projet de campus, au cœur du quartier Euratlantique, s'étendant sur 30 000 mètres carrés, dont 7 000 de logements.

Nécessitant un investissement de 100 millions d’euros, l’opération, qui doit être livrée en 2022, permettra d’accueillir jusqu’à 1 000 collaborateurs. Une centaine de recrutements par an est annoncée. En termes de chiffre d’affaires, l'objectif est quant à lui de 50 millions d’euros d’ici à cinq ans. Sur cette même période, le groupe parisien, qui emploie 2 400 salariés, ambitionne de porter son chiffre d’affaires de 300 millions d'euros en 2017 à un milliard d’euros en 2024.

Dépasser le modèle d’ESN

« On quitte le modèle d’ESN pour une nouvelle approche et de nouveaux services. Nous allons proposer un endroit de création, de plateaux communs, un site dans lequel nos clients viendront gérer leur transformation, à nos côtés », précise le directeur.

Ce concept est testé sur 3 000 mètres carrés à Paris depuis quatre ans, avec succès. « Les clients qui ciblent Onepoint veulent aller vite, ils n’ont pas le temps de créer leurs propres infrastructures. Dans l’idéal, nous adressons directement les directions des sociétés pour déclencher les sujets et travailler avec l’ensemble des fonctions de l’entreprise, y compris le management. Pour cela, c’est le groupe entier qui peut être mobilisé. »

Mailler le sud-ouest

Sur le nouveau campus, l’incubation de jeunes pousses, telle qu’elle est aujourd'hui pratiquée à Bègles, va être renforcée. Une école et une académie dédiées à la formation continue des équipes Onepoint et des collaborateurs extérieurs font également partie du projet. « Autour des enjeux liés aux sciences cognitives, aux neurosciences et à l’intelligence artificielle, le pôle R&D va générer ses propres start-up, en contact avec les centres académiques régionaux, tels l’Inria, l’Université de Bordeaux ou Unitec, pour participer à la construction d’un maillage en lien avec les objectifs de la Région. On réfléchit par ailleurs à l’ouverture d’agences dans le Pays basque, ainsi qu’en zone paloise », explique Erwan Le Bronec.

À Toulouse, le groupe s’est installé cet été dans ses nouveaux locaux à proximité du Capitole. « Cette dynamique de positionnement sur le sud-ouest va rester très forte », prévient Erwan Le Bronec. Mais les ambitions du groupe parisien ne se limitent pas à ce territoire. Si l’expérience bordelaise porte ses fruits, d'autres campus pourraient voir le jour à Nantes et à Lyon.

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