Finistère
Olivier Jaouen (Tpae) : "J’ai transmis mon entreprise à mes salariés réunis en Scop"
Témoignage Finistère # Ingénierie # Transmission

Olivier Jaouen (Tpae) : "J’ai transmis mon entreprise à mes salariés réunis en Scop"

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Olivier Jaouen a décidé de transmettre Tpae à ses salariés. Ceux-ci ont monté une Scop pour reprendre le bureau d’études basé dans le Finistère.

En juillet dernier, Olivier Jaouen a cédé son bureau d’études à une partie de ses salariés réunis en Scop, parmi lesquels Louane Bouessel, technicienne chargée d’étude et membre du CA — Photo : Jean-Marc Le Droff

En juillet dernier, Olivier Jaouen a officiellement cédé Tpae, son bureau d’études, à ses salariés réunis en Scop. Le bureau d’études n’employait que deux salariés quand il l’a racheté en 2005. Le dirigeant breton l’a fait grossir au fil des ans en le spécialisant dans la collecte, la distribution et le traitement de l’eau. Tpae emploie aujourd’hui 27 collaborateurs répartis entre son siège social finistérien de Landerneau et ses trois antennes situées à Lanester (56), Pordic (22) et Ajaccio. Le tout pour un chiffre d’affaires total de 1,3 million d’euros sur le dernier exercice, en croissance de 20 % sur un an.

Mais les meilleures choses ont une fin. "À 57 ans, il était important pour moi d’organiser une transition en douceur. J’ai eu la chance d’avoir des salariés très impliqués, et je me suis dit, fin 2022, que la meilleure façon de les en remercier était de leur proposer de devenir propriétaires de l’entreprise en créant une Scop", confie le dirigeant.

De Scop à groupement de Scop

Six mois plus tard, la transmission était effective. "Le processus a été très rapide, car notre mode de fonctionnement était déjà très participatif. Nous avons rencontré d’autres représentants de Scop, et constitué un comité de pilotage constitué de cinq membres", poursuit Olivier Jaouen, devenu lui-même sociétaire et ayant été élu directeur général de la Scop qu’il accompagnera durant trois ans.

Le processus de transmission a été facilité par des échanges avec Néodyme, l’un des sous-traitants de Tpae spécialisé dans la maîtrise des risques, et dont les 130 salariés se sont eux-mêmes associés en Scop.

"Nous avons beaucoup discuté avec les équipes de Néodyme, et nous nous sommes dit que nous avions une vraie carte à jouer en nous associant, car nous travaillions déjà très bien ensemble. Nous avons donc décidé de créer un groupement de Scop, qui réunit aujourd’hui plus de 150 techniciens et ingénieurs. Il n’y a que neuf groupements de ce type en France. C’est un peu comme une holding, dont Néodyme devient en quelque sorte la société mère. Mais nous gardons notre indépendance car le conseil d’administration de Tpae n’est composé que d’un seul membre de Néodyme et de six membres de Tpae".

3 000 euros investis par les salariés en moyenne

"Au final, dix-neuf salariés sociétaires de Tpae ont investi en moyenne 3 000 euros dans l’entreprise, avec la possibilité de faire un prêt à taux zéro à hauteur de 1 500 euros financés par Tpae. Minoritaire en termes de droit de vote, Néodyme est en revanche majoritaire à hauteur 51 % dans le capital de Tpae, car la société a investi pour compléter le financement du rachat par la Scop, le reste ayant été financé par un prêt bancaire".

Et depuis la transmission les salariés sont encore plus investis dans leur travail, car en tant que Scop, 25 % du résultat net sont redistribués à l’ensemble des salariés sous forme de participation, et 25 % sont distribués aux salariés sociétaires sous forme de dividende", détaille Olivier Jaouen, qui estime le coût administratif et juridique (frais d’avocats, etc.) de l’opération à environ 12 000 euros. Autre avantage selon lui : "Pour les clients, c’est un gage de confiance supplémentaire, car les salariés avec lesquels ils traitent sont aussi les responsables de l’entreprise", conclut-il.

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