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Obut met en stand-by le projet d’agrandissement de son "Carré Pétanque"
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Obut met en stand-by le projet d’agrandissement de son "Carré Pétanque"

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Plombé par la hausse des coûts de l’énergie et des matières premières et un investissement non prévu réalisé cet été, le leader mondial de la boule de pétanque a pris la décision de reporter le projet d’extension de son "Carré Pétanque".

Romain Souvignet a pris la suite de son père Pierre à la présidence de l’entreprise familiale Obut le 1er janvier 2021 — Photo : Gilles Cayuela

À Saint-Bonnet-Le-Château, le leader mondial de la boule de pétanque, Obut (82 salariés ; 27 M€ de CA en 2022) a décidé de mettre en stand-by le projet d’agrandissement de son complexe ludique "Carré Pétanque". Créé en 2012 dans la continuité de l’entreprise familiale, le "Carré Pétanque" (15 salariés ; 1,2 M€ de CA en 2022 ; non consolidé dans le CA du groupe) était jusque-là composé de 7 terrains de pétanques surplombés d’un bar terrasse, d’un restaurant bistronomique ainsi que d’une salle de séminaire et d’une salle de réunion.

Le projet de bâtiment et lodges à l’arrêt

Son projet d’extension, qui devait initialement démarrer cette année, consistait à y adjoindre, sur un terrain situé juste en face des locaux actuels, un bâtiment de 500 à 600 m². "L'idée initiale était de créer un lieu pour accueillir des événements de type organisation d’une finale d’un Master Pétanque, d’un trophée des villes ou d’une étape de championnat de France", explique Romain Souvignet, PDG d’Obut. Pour ce faire, Obut a déjà construit un carré d’honneur de 25x25 mètres et a déposé un permis de construire pour un bâtiment qui aurait un peu la vocation d’une salle de réception "pour permettre aux organisateurs de faire de la restauration et d’accueillir les stands d’éventuels partenaires".

Le Carré Pétanque d’Obut a été créé en 2012. Son extension n’est pour l’heure plus d’actualité — Photo : Gilles Cayuela

Adossé à ce bâtiment situé sur une parcelle constructive de 1 600 m², Obut avait prévu de construire un espace hébergement composé de quelques lodges disposés en forme d’escargot. Mais pour l’heure tout est à l’arrêt ! "Nous n’avons pas d’appel d’offres lancé, nous ne connaissons pas les prix et le montant de l’investissement total. Nous avons décidé de tout mettre en sommeil", confie Romain Souvignet.

Un investissement imprévu de 3,4 millions d’euros

Les hausses de coûts des matières premières, des transports et de la facture d’électricité "passée de 350 000 euros par an en 2022 à 980 000 euros cette année" ne sont pas étrangères à la décision prise par celui qui a pris la présidence de la PME familiale en janvier 2021. L’investissement d’urgence, réalisé cette année, dans une nouvelle ligne de fabrication de ses boules non plus !

"En 2021, à la sortie de la période Covid, l’une de nos deux presses de forge nous a lâchées. Elle avait 50 ans et avait déjà été réparée une première fois il y a 14 ans. Le fait de se retrouver avec une seule presse a eu un impact social majeur pour nous. Nos salariés qui avaient l’habitude de travailler sur un seul poste de 7 heures à 15 heures ont été contraints de passer en 2x8. Pour ne pas affecter plus longuement leur vie personnelle, nous avons souhaité repasser à deux presses", détaille Romain Souvignet. Mais l’investissement de 3,4 millions d’euros a eu un impact sur les finances de l’entreprise.

"Depuis une dizaine d’années, nous investissons entre 800 000 euros et un million d’euros par an pour faire évoluer notre outil industriel mais là, nous sommes sur un tout autre montant. Nous sommes allés au-delà de ce que nous sommes capables de faire en temps normal. Il a fallu piocher dans la trésorerie et donc geler certains projets comme le Carré Pétanque", argumente le PDG d’Obut.

Cap sur la personnalisation

Si la nouvelle presse, installée cet été et opérationnelle depuis fin octobre n’a pas pour vocation de développer le chiffre d’affaires de la PME ligérienne, elle devrait toutefois lui permettre de gagner en précision, d’augmenter sa productivité pour anticiper des périodes d’entretien et de maintenance, et de réaliser des économies sur sa consommation électrique.

"L’objectif de cet investissement n’est pas de produire plus car nous sommes sur un marché de renouvellement plutôt stable. Il va nous apporter du confort et une meilleure maîtrise de notre production et de nos coûts. Notre objectif va plutôt être d’apporter de l’attractivité à nos boutiques de Paris, Vallauris et Saint-Bonnet-le-Château en apportant de nouveaux services comme la personnalisation", développe le dirigeant.

Dans cette optique, Obut prévoit de lancer en 2024 un service de personnalisation dans ses boutiques. "L’idée est de proposer à nos clients de vivre une expérience en leur permettant de fabriquer eux-mêmes leur triplette", explique Romain Souvignet. Le volet marquage pourra lui être choisi et réalisé par le client avec l’assistance d’un technicien, une fois la partie fonderie réalisée. "Cela va nécessiter de nouveaux investissements machines et humains. Le temps de tout mettre en place, cela nous amène sans doute à fin 2024", prévient le dirigeant.

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