Novatem développe le premier banc d’essai universel en mécatronique
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Novatem développe le premier banc d’essai universel en mécatronique

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Lauréate du fonds de modernisation aéronautique, l’entreprise audoise Novatem développe un banc d’essai qui lui assurera la pleine maîtrise de sa production d’objets mécatroniques. Elle prévoit déjà de le commercialiser chez ses clients industriels, leur ouvrant des possibilités inédites en R & D.

L'unité de production de Novatem est située à Coursan, dans l'Aude — Photo : Novatem

Entreprise créée en 2007 à Coursan (Aude), d’abord comme cabinet d’études spécialisé dans le développement d’équipements embarqués, Novatem (10 salariés, CA 2019 : 1 M€) évolue depuis 2015 comme fabricant en petites séries de produits mécatroniques innovants, comme des actionneurs pour l’industrie aéronautique. Elle figure parmi les lauréats du fonds de modernisation aéronautique, annoncés le 19 novembre, et recevra à ce titre une aide pour développer une nouvelle plateforme technologique (investissement global : 400 000 euros) destinée à conforter son positionnement comme fabricant.

Une démarche industrielle intégrée

Le projet concerne un banc d’essai modulable simulant les conditions d’utilisation réelles des actionneurs produits par Novatem. Par ce biais, l’entreprise aura la maîtrise de la chaîne de production, de la conception à la fabrication, jusqu’aux phases de tests et de qualification qui seront réalisées sur la plateforme. Un positionnement stratégique auprès des industriels donneurs d’ordre, dans le secteur de la défense notamment, qui ne souhaitent pas disperser leur sous-traitance. « Les actionneurs que nous produisons se caractérisent par une très grande miniaturisation. Or, cette recherche de la compacité ne doit pas se faire au détriment de la fiabilité du produit, amené à s’intégrer dans des systèmes embarqués. Le nouveau banc d’essai nous permettra de qualifier tous nos produits dans des conditions garanties au client », explique Bertrand Nogarede, président de Novatem.

Le futur banc d’essai, sur la majorité de ses fonctionnalités, devrait être opérationnel en juin ou juillet 2021. Il sera installé dans le service R & D de Novatem, situé à Toulouse, où l’entreprise audoise vient de faire l’acquisition de nouveaux locaux (250 m2) pour cette activité. La fabrication de produits mécatroniques, elle, demeure dans l’unité de production historique (400 m2), à Coursan.

Un produit technologique inédit

Le banc d’essai que développe Novatem se caractérisant lui-même par une forte modularité, la PME audoise projette, en outre, de l’exploiter commercialement par la suite. Il permettra aux industriels acquéreurs de faire des tests automatiques en mécatronique, ce qui, selon Bertrand Nogarede, ne serait pas réellement possible à ce jour. « Les actionneurs produits aujourd’hui présentent deux caractéristiques. D’une part, ils sont de plus en plus diversifiés, et d’autre part, ils affichent des spécificités techniques si poussées qu’il faut les soumettre à des tests conçus ad hoc. Notre banc d’essai, qui sera totalement paramétrable, pourra donc être adapté à toutes les applications possibles », affirme Bertrand Nogarede.

La mise au point de cette version du banc d’essai nécessite encore de lever des verrous technologiques, notamment dans les interfaçages, et la commercialisation n’interviendra pas d’ici 2023. Mais pour Novatem, elle pourrait signifier un bond de croissance significatif, « supérieur aux 30 ou 40 % d’activité en plus que nous attendons d’ici trois ans sur la seule activité de production d’actionneurs », espère Bertrand Nogarede. L’entreprise compte à ce jour un portefeuille de clients diversifiés, dans le médical, le nucléaire, le spatial, l’aéronautique et la défense. Des grands groupes positionnés dans ces deux dernières filières ont déjà manifesté des signes d’intérêt au sujet de cette plateforme.

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