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Nestlé ferme son usine Buitoni dans le Nord, 180 emplois menacés
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Nestlé ferme son usine Buitoni dans le Nord, 180 emplois menacés

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L’usine Buitoni de Caudry, dans le Nord, dont l’activité a été suspendue entre mars et décembre 2022 pour des raisons sanitaires, va finalement fermer ses portes. La maison mère Nestlé invoque une baisse de la demande, dans un contexte d’inflation.

Après que des pizzas contaminées à l’Escherichia coli ont fait une cinquantaine de malades et deux morts en 2022. L’activité du site Buitoni de Caudry, qui produit la gamme Fraîch’up, est en berne — Photo : CC0 Creative Commons

Le groupe Nestlé a finalement décidé de mettre fin à ses activités sur son site de Caudry (Nord), qui produisait des pizzas surgelées sous la marque Buitoni, annonce un communiqué. Le groupe a présenté le 30 mars, aux délégués du personnel, le plan de cessation d’activité, qui s’inscrit dans un contexte de scandale sanitaire, puisqu’une cinquantaine de personnes auraient été contaminées, début 2022, par des bactéries Escherichia coli en consommant des pizzas produites sur place. Deux enfants ont succombé à l’infection.

Des engagements pris

Dans ce sombre contexte, Nestlé a eu beau assainir le site et en relancer l’activité en décembre, la demande pour la gamme "Fraich’up" n’est pas au rendez-vous, déplore le communiqué du groupe, qui met en cause un "marché de la pizza surgelé de plus en plus concurrentiel, […] dans un contexte inflationniste".

Les 180 salariés du site voient donc leur emploi menacé, même si Nestlé prend plusieurs engagements pour leur assurer un avenir. Des solutions de reclassement sur d’autres sites du groupe devraient leur être proposées, en priorité dans la région. En tout cas, les licenciements ne seront pas notifiés avant la fin décembre 2023, pour leur laisser le temps de trouver autre chose. Par ailleurs, "Nestlé France s’engage […] à lancer un processus de recherche de solution de reprise solide et pérenne pour l’usine, afin qu’une nouvelle activité industrielle puisse voir le jour sur le site", assure le communiqué. Enfin, le groupe sort le chéquier pour contribuer au fonds pour la relance industrielle du Caudrésis-Cambrésis, auquel l’État devrait verser 3 millions d’euros, complétés par la Région. Nestlé s’engage à doubler les fonds publics, jusqu’à 5 millions d’euros.

Mécontentement politique

Cette annonce coïncidait avec la plénière du Conseil régional des Hauts-de-France. En séance, le président de Région Xavier Bertrand n’a pas manqué l’occasion de faire savoir son mécontentement. Et suggère que Nestlé implante une autre de ses activités industrielles sur le site, plutôt que de chercher un repreneur. "Nestlé a une obligation de résultat, pour que les salariés du site de Caudry puissent continuer à travailler à Caudry, sans faire des kilomètres. Si Nestlé veut, il a les moyens de le faire. Si je prends ce ton-là, c’est qu’il y a des précédents avec Nestlé dans la région, ce n’est pas la première fois qu’ils se barrent (sic) d’un site. Et le malheur, c’est qu’il faut engager un vrai bras de fer avec eux pour qu’ils daignent faire ce qu’il faut pour les salariés. On ne veut pas un chèque pour les salariés, on veut une activité industrielle sur ce site," s’est ainsi emporté Xavier Bertrand.

De son côté, Roland Lescure, le ministre de l’Industrie, qui avait posé un ultimatum a Nestlé, a annoncé qu’il sera de retour le 31 mars sur le site pour rencontrer les organisations syndicales et les élus locaux.

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