Mytilimer veut élargir son marché à de nouvelles espèces
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Mytilimer veut élargir son marché à de nouvelles espèces

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Après le rachat de Marie Luxe à Rennes en novembre 2017, le groupe Mytilimer poursuit son

développement. Nouveaux produits, prises de participations, ambitions... Le point avec son dirigeant, Christophe Le Bihan.

Mytilimer, société basée à Cancale, est spécialisée depuis toujours dans les moules. Elle élargit petit à petit ses marchés — Photo : Bruno de Oliveira

Après le rachat de Marie Luxe à Rennes en novembre 2017, le groupe Mytilimer poursuit son développement. Le groupe Mytilimer, basé à Cancale, c’est en effet aujourd’hui sept entités. La première est Mytilimer, activité historique de mytiliculture et ostréiculture, la maison mère qui réalise l’essentiel du chiffre d’affaires du groupe : 35 M€ surles 50 M€ consolidés. Par ordre de taille, vient ensuite Marie Luxe, mareyeur basé au Rheu et qui vend l’essentiel de ses produits de la mer à des restaurants étoilés, en France et à l’étranger (CA prévisionnel : 4,5 M€). Arrivent ensuite Les Pêcheries du Cap (Loctudy – 29) qui réalisent 3,6 M€ de CA, La Cancalaise Traiteur (préparations cuisinées à base de produits de la mer : 3 M€ de CA), Cuisine Gourmande (2,2 M€) et La Cancalaise Retail avec trois magasins (250 000 €).

Ambition sur les poissons bleus

La dernière activité que Mytilimer voudrait ajouter à son filet de pêche, c’est celle des «poissons bleus » (sardines, anchois, maquereaux). « Il s’agit de produits très fragiles, auxquels il faut apporter la plus grande attention, considère Christophe Le Bihan, directeur général de Mytilimer. Effectuer une opération de croissance externe en reprenant une entreprise bretonne spécialisée dans la pêche de ce type de poissons nous permettrait de développer deux de nos quatre métiers : les produits élaborés et les produits de la mer » (les deux autres sont l’aquaculture et la mytiliculture-ostréiculture).

Distribution de Ty Pasta

Afin de bien les cibler ses différents marchés, le groupe cherche à redéfinir ses produits par type de gamme. Un directeur marketing, Antoine Prévost (ex-Loc-Maria/Gavottes) vient d’ailleurs d’arriver pour travailler à la transversalité et à l’innovation au sein du groupe. Les gammes sont amenées à évoluer, en fonction aussi des opportunités. En décembre 2017, Mytilimer a par exemple pris une participation (10 % au capital) dans une petite société costarmoricaine en laquelle elle croit : Ty Pasta, qui élabore des pâtes bio aux algues. « La Cancalaise défend les mêmes valeurs de territoire, d'ancrage local et de qualité des matières premières », juge Christophe Le Bihan. Les pâtes bio aux algues sont donc issues de la production d’oeufs de Ty Pasta (qui est aviculteur) et sont distribuées par Mytilimer sous la marque « La Cancalaise adore » (en GMS) et « Ty Pasta » (en épicerie fine).

Des visées internationales

L’objectif de l’entreprise est désormais d’équilibrer la taille de ses quatre métiers afin de sécuriser l’ensemble, afin d’atteindre des marchés très différents, du particuliers au chef étoilé. Cette incursion dans le luxe, Mytilimer la doit en grande partie à Marie Luxe, qui, en plus, a déjà un destin international. « De 350 chefs étoilés livrés à travers le monde actuellement, nous voulons passer à un millier. Pour booster ce développement à l’international, Mytilimer a débloqué une enveloppe Bpifrance d’1 M€. L’objectif du groupe à court ou moyen terme est de dépasser les 20 % de produits exportés. Contre 7,3 % aujourd’hui. « Nous devons être meilleurs, aller plus vite, car le monde est global. Et nous avons maintenant les produits qui peuvent participer à cette globalisation », estime Christophe Le Bihan. Actuellement, ses produits sont distribués dans 27 pays. Dans trois à quatre ans, ils devraient l’être sur trois fois plus de destinations. En tête des régions visées par Marie Luxe : l’Asie, l’Europe du Sud et l’Amérique du Nord.

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