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Mulliez-Richebé a des projets plein les cartons
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Mulliez-Richebé a des projets plein les cartons

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Entreprise familiale et centenaire, Mulliez-Richebé a pris avec succès le virage de la diversification. Ce fabricant d'emballages industriels, basé à Chéreng (Nord), réalise désormais 50 % de son chiffre d'affaires avec la PLV (publicité sur le lieu de vente). Pour accélérer encore cette activité, il vient d'investir 800 000 € dans une imprimante innovante, utilisant de l'encre à l'eau.

L'industriel nordiste Mulliez-Richebé vient d'investir 800 000 euros dans l'acquisition d'une imprimante à encre à eau — Photo : Mulliez-Richebé

Entreprise familiale et centenaire, Mulliez-Richebé a toujours des projets plein les cartons. Fondée par le grand-père de l’actuel dirigeant, Bruno Mulliez, l’entreprise mise sur la diversification. Ce fabricant d’emballages industriels réalisés à partir de plaques de carton ondulé, spécialisé dans les petites et moyennes séries, s’est lancé dès les années 90 dans la fabrication de PLV (supports publicitaires tels que les présentoirs, par exemple, NDLR). Cette activité, qui s’est peu à peu développée, représente désormais 50 % du chiffre d’affaires, qui s’élève en 2018 à 8 M€, avec 48 salariés. Pour mettre un coup d’accélérateur dans ce domaine, le dirigeant vient d’investir 800 000 € dans une machine innovante : une imprimante numérique à encre à eau.

Une première en France

« Imprimer à l’eau sur du carton ondulé, dans nos formats, c’est une première en France », se réjouit Bruno Mulliez. Le constructeur de l’imprimante, la société autrichienne Durst, a spécialement adapté la machine aux besoins de l’industriel, en ajoutant une station de séchage qui lui permet de gagner du temps. « Le rendu est proche de celui d’une impression offset, mais nous imprimons trois à quatre fois plus vite. Quant au coût d’impression, il est similaire à celui d’une imprimante classique », souligne-t-il. Avec cette technologie, le dirigeant entend conquérir de nouveaux clients en PLV, notamment dans les secteurs de l’alimentaire et de la cosmétique bio. « Cette encre est propre au contact alimentaire indirect et nous pourrions aussi travailler avec l’univers du jouet. Pour les acteurs du bio, ou les entreprises engagées dans une démarche environnementale, une PLV par exemple, utilisant de l’encre à l’eau permet de pousser la communication jusqu’au bout », explique-t-il.

70 % de clients dans les Hauts-de-France

La clientèle actuelle de Mulliez-Richebé se situe à 70 % dans les Hauts-de-France, 10 % en Belgique, 10 % en région parisienne et 10 % dans le reste de la France. « Nous voulons saisir l’opportunité que représente cette nouvelle imprimante pour nous développer davantage en dehors de la région », annonce le dirigeant. En attendant, cette imprimante à encre à eau dote Mulliez-Richebé d’une capacité supplémentaire de production en PLV. La précédente imprimante numérique, acquise il y a six ans pour un montant de 400 000 €, est arrivée à saturation il y a déjà deux ans. « La nouvelle imprimante tourne à 30 voire 40 % de sa capacité », précise le dirigeant.

Pour autant, pas question pour Bruno Mulliez de développer la PLV au détriment des emballages industriels. Le dirigeant compte maintenir une répartition à 50/50 pour ces deux activités, qu’il estime complémentaires : « Nous réalisons une croissance annuelle de 2 à 3 % par an. L’emballage industriel est une activité récurrente, mais les prix sont tirés vers le bas par la concurrence. La PLV, en revanche, est davantage une activité one shot. Mais comme les clients recherchent avant tout une solution innovante et personnalisée, le prix est rarement l’argument décisif », explique Bruno Mulliez, qui s’estime en capacité d’atteindre prochainement un CA de 10 M€.

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