Les créatrices
Caroline de Blignières a travaillé pendant quinze ans dans le bien-être et la beauté, pour des grandes marques comme L’Oréal, Fleurance Nature ou Caudalie. "Je constatais de plus en plus de déséquilibres hormonaux mais je constatais surtout qu’on n’en parlait pas : puberté précoce, syndrome prémenstruel, endométriose…", explique la dirigeante de Miyé. "À titre personnel, je me suis intéressée aux perturbateurs endocriniens, notamment lors de ma grossesse. C’est une menace invisible qui fait partie de notre quotidien et on ferme les yeux dessus."
De fil en aiguille, poussant ses recherches, elle s’est entretenue avec de nombreux experts médicaux, gynécologues, endocrinologues. "Je n’étais pas forcément partie pour être entrepreneuse mais plus j’avançais dans les entretiens, plus j’étais fâchée par ce que je constatais ! Après deux ans et demi d’échanges sur ce sujet qui m’obsédait, je me suis lancée." Avec son amie de lycée Anna Oualid, qui travaillait alors au sein de l’Institut d'études marketing-communication et sondages d'opinion OpinionWay, elles ont lancé Miyé, à Antibes (Alpes-Maritimes), en 2020, et vendu leurs premiers produits en ligne en 2021.
Le concept
Après avoir interrogé de nombreuses femmes et en s’appuyant sur un comité d’experts composés de médecins mais aussi de naturopathes, phytothérapeutes et nutritionnistes, Caroline de Blignières a imaginé une gamme de produits naturels et bio pour répondre aux différents déséquilibres hormonaux que subissent les femmes au cours de leur vie. "Il y avait une absence totale d’expertise sur le marché pour tous ces maux féminins tabous. Notre premier produit, le gel intime, en est un exemple criant. Nous avons enlevé de sa composition tout ce qui pouvait être douteux. Autre exemple avec la chute des cheveux liée aux hormones. Il ne manque pas de produits pour la calvitie masculine mais il n'y avait rien pour les femmes jusqu’à présent."
70 % des produits Miyé sont fabriqués dans un laboratoire voisin de Mouans-Sartoux. Les compléments alimentaires viennent, quant à eux, de Vendée.
Les perspectives
La crise du Covid a perturbé le lancement de l’activité mais les deux dirigeantes sont confiantes. Les retours des clientes sont encourageants et le taux de réachat oscille entre 30 et 40 %. Sérums, crèmes et infusions Miyé sont distribués dans une centaine de points de vente en France (pharmacies, parapharmacies, enseignes bio). "La gamme compte sept produits, nous allons en ajouter deux dans l’année. Le processus de développement s'étend sur dix-huit mois, précise Caroline de Blignières. Entre avril et décembre 2021, Miyé a réalisé 200 000 euros de chiffre d’affaires, soit plus que ses prévisions. "Nous espérons au moins le doubler en 2022. Pour l’heure nous avons surtout investi dans nos produits, nous allons désormais accentuer le marketing."
