A Metz, les entreprises capitalisent sur les céréales
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A Metz, les entreprises capitalisent sur les céréales

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Le port de Metz est le premier port fluvial céréalier de France. Plusieurs entreprises investissent dans des infrastructures actuellement : le changement de gouvernance des ports de la Moselle ne les inquiètent donc peu.

Le groupe Soufflet construit un nouveau silo de stockage sur le port de Metz. Sa capacité est de 40 000 tonnes — Photo : DR

Le groupe coopératif agricole Lorca (515 salariés, 285 M€ de CA en 2018), basé à Rémilly, a fait de la voie d’eau son principal canal d’acheminement, la coopérative faisant naviguer sur la Moselle l’essentiel des 600 000 à 700 000 tonnes de grains qu’elle commercialise par an. L’activité de Lorca aurait pu être perturbée par le changement de gouvernance du port de Metz puisque 85 % de ses céréales sont exportées, notamment par bateau vers les pays d’Europe du Nord. Alexandre Raguet, le directeur, assure que le changement de gestion n’affecte pas le moindre du monde la coopérative qui a investi 10 millions d’euros sur le port de Metz il y a 18 mois. « À ce titre, nous avons obtenu une nouvelle concession pour 25 ans. Nous sommes à l’abri », assure-t-il. Pour le dirigeant, l’enjeu est ailleurs, sur le Rhin. Il milite pour que les pouvoirs publics le rendent optimal pour le transport de marchandises : « Sur la Moselle, l’eau est gérée toute l’année. Mais sur le Rhin, le flux est compromis plusieurs mois par an. La Région Grand Est aurait un intérêt à ce que le cœur de l’Europe soit accessible en bateau. »

Au sein du groupe Soufflet, basé à Nogent-sur-Marne (4,48 milliards d’euros de CA en 2018), les changements de gouvernance du port ne perturbent pas non plus l’activité. Ayant fait du port de Metz l’un de ses bastions depuis 1988, le groupe a renouvelé sa convention d’occupation pour les 25 prochaines années. Il y érige un nouveau silo, d’une capacité de 40 000 tonnes, résultat d’un investissement de neuf millions d’euros. « Le groupe souhaite valoriser la production céréalière française à l’export et disposer d’une capacité de stockage plus importante lorsque le niveau de l’eau baisse, rendant les voies navigables impraticables et l’expédition impossible », explique Claudine Revolio, responsable de la communication du groupe. Chaque année, Soufflet réceptionne plus de 500 000 tonnes de marchandises destinées à l’export au port de Metz, le plus important port fluvial céréalier de France. Il faut dire que, sur la Moselle, la majeure partie du trafic provient des produits agroalimentaires, qui représentent 56 % des marchandises, soit 2,8 millions de tonnes.

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