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Marie-Laure Jarry (Maison Le Goff) : "Nous avons travaillé à élaborer un emballage plus vertueux"
Témoignage Finistère # Agroalimentaire # RSE

Marie-Laure Jarry (Maison Le Goff) : "Nous avons travaillé à élaborer un emballage plus vertueux"

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Engagée avec la Convention des entreprises pour le climat, la biscuiterie morlaisienne Maison Le Goff a déjà démarré son travail de diminution des plastiques avec un emballage papier pour ses nouvelles gammes de cookies bio et biscuits salés. Un travail engagé en partenariat avec le fabricant de machines francilien IMA-Ilapak.

Marie-Laure Jarry dirige la Maison Le Goff depuis 2020 — Photo : Maison Le Goff

Face aux géants de l’agroalimentaire, il n’est pas toujours facile pour les PME de se faire une place. À Saint-Martin-des-Champs, près de Morlaix, la biscuiterie Maison Le Goff (45 salariés, 5,3 M€ CA) se bat tous les jours face aux exigences de la grande distribution et l’inflation. Pour passer le cap, la directrice générale, Marie-Laure Jarry, a récemment décidé d’appliquer une stratégie de “down sizing”, en diminuant le poids des produits comme le gâteau breton. Parallèlement, l’entreprise travaille sur le long terme. "Maison Le Goff est engagée dans la Convention des Entreprises pour le Climat. C’est un enjeu important pour nous."

Six mois de travail

Parmi les actions concrètes que l’entreprise a mises en place, un nouvel emballage, récompensé par un Oscar de l’emballage, est proposé, qui a la particularité d’être en deux parties, offrant une fonctionnalité inédite : des barquettes prêtes à être servies et un film composé de 75 % de papier, donc plus facilement recyclable. "Dès le départ, il y a eu cette réflexion sur un emballage vertueux pour nos nouveaux biscuits. Cela ne sert à rien de lancer une nouvelle gamme de cookies bio avec un emballage plastique comme d’habitude, insiste Marie-Laure Jarry. Cela demandait une machine dédiée et un bon "sourcing" pour trouver le bon papier, notamment. Nous avons investi 165 000 euros. La machine a été fabriquée par la société de région parisienne IMA-Ilapak. Nous les avons choisis pour leur suivi du projet. Après l’écriture du cahier des charges, nous avons eu de nombreux échanges, par téléphone, en visio, mais leurs techniciens ont aussi fait des déplacements jusque chez nous. Des tests ont eu lieu dans leur laboratoire en Italie avec des échantillons que nous avions envoyés."

La Maison le Goff fabrique des biscuits et des gâteaux bretons — Photo : Isabelle Jaffré

Un travail de six mois avec quelques points sensibles. "Nous devions faire attention à la nettoyabilité de la machine et surtout faire des tests organoleptiques pour vérifier la stabilité des produits dans le temps, explique Ludivine Savean, responsable Qualité Sécurité Environnement (QSE) de Maison Le Goff. Au final, nous avons dû réduire quelques dates limites de consommation et dates de durabilité minimale car le papier est plus poreux à l’air que le plastique."

Étude de recyclabilité

Autre difficulté, le papier se déchire davantage que le plastique. "Nous avons accepté une cadence moindre, souligne la directrice générale. La normale est de 220 coups par minute pour sceller les emballages. Nous sommes à 130 coups par minute environ." Une réduction de cadence et donc de productivité que les grands industriels auraient bien du mal à accepter. "C’est un choix difficile que l’on fait, mais nous le faisons pour la qualité et pour l’environnement. Cela a un coût mais nous ne voulons pas mentir aux consommateurs en leur faisant croire que l’on fait des emballages recyclables en plastique alors que l’industrie ne sait en fait pas bien recycler la plupart des plastiques utilisés ! Notre film est à 75 % composé de papier. L’objectif est de réduire encore le plastique et on prend les devants avec une étude avec Veolia sur la véritable recyclabilité de notre emballage."

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