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À Lyon, le "quick commerce" fait l’unanimité contre lui
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À Lyon, le "quick commerce" fait l’unanimité contre lui

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Les élus de la Métropole de Lyon doivent rencontrer ce mardi le ministre délégué à la Ville et au Logement et la ministre déléguée chargée des Petites et Moyennes entreprises, pour exprimer leurs inquiétudes et leur opposition au développement des dark stores et dark kitchens sur le territoire.

Gorillas fait partie des acteurs implantés dans la Métropole lyonnaise — Photo : DR

Difficile d’évaluer leur nombre avec précision. À Villeurbanne, le maire, Cédric Van Styvendeal, comptabilise quatre dark stores, quatre dark kitchens et "au moins le double en projet". À Lyon, le décompte de ces mini-entrepôts et cuisines centrales, implantés au cœur des villes, s’avère plus complexe. "On estime qu’une dizaine de dark stores sont installés. Pour ce qui est des dark kitchens, il est plutôt question de plusieurs dizaines, affirme Camille Augey. Leur nombre varie au gré des ouvertures, des fermetures et des rachats, mais ils se développent", poursuit l’adjointe au maire de Lyon, en charge de l’emploi et de l’économie durable et du commerce.

Et c’est ce développement auquel sont opposés les élus de la métropole lyonnaise. Ils l’ont exprimé une première fois le 19 août dernier, dans un courrier adressé à Élisabeth Borne et signé par une douzaine d’élus locaux de toute la France. Ils le feront à nouveau savoir ce mardi lors d’une concertation organisée par Olivier Klein, ministre délégué à la Ville et au Logement et Olivia Grégoire, ministre déléguée chargée des Petites et Moyennes entreprises.

Mises en demeure et opposition aux nouvelles implantations

Les élus lyonnais déplorent les conditions de travail imposées aux salariés des entreprises de "quick commerce" (port de charges lourdes, précarité, horaires décalés, etc.), les nuisances sonores et les problématiques de sécurité et de qualité de l’air liées à la circulation accrue des deux-roues, ainsi que la menace sur les commerces de proximité et les restaurants. "Le monde économique est d’accord pour dire qu’il faut protéger les petits commerces, souligne Camille Augey. Les dark stores font l’unanimité contre eux."

Ces derniers mois, les élus se sont opposés, avec plus ou moins de succès à un certain nombre d’implantations. En février, le maire de Villeurbanne a empêché l’ouverture d’une grande dark kitchen Deliveroo. À Lyon, des projets d’implantation des allemands Gorillas et Flink ont été stoppés. "Lorsque ce sont d’anciens supermarchés ou restaurants qui sont transformés en entrepôts et que les demandes de changement de destination ne sont pas réalisées, nous envoyons des mises en demeures", explique Camille Augey, qui s’appuie également sur le PLU pour faire barrage au développement du "quick commerce".

Un décret en projet

Un projet de décret pourrait cependant limiter la marge de manœuvre des élus locaux. Ce dernier prévoit que les dark stores et kitchen pourraient s’implanter sans demander de changement de destination, à partir du moment où ils disposeraient d’un comptoir avec retrait d’achat.

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