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L'usine marémotrice de la Rance en maintenance lourde
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L'usine marémotrice de la Rance en maintenance lourde

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C’est un site industriel unique en Europe, qui permet l’alimentation en électricité d’une ville comme Rennes grâce à la force des marées. L’usine marémotrice de la Rance, exploitée par EDF sur l’estuaire de la Rance, connaît d’importants travaux. Sa maintenance est prévue jusqu’en 2026.

Travaux de maintenance au sein de l’usine marémotrice de la Rance, principale source d’électricité de Bretagne — Photo : EDF

C’est un ouvrage exceptionnel aménagé sur l’estuaire de la Rance qui sépare Saint-Malo de Dinard. Il utilise la force des marées pour produire de l’électricité à une échelle industrielle. L’usine marémotrice de la Rance, seul outil du genre en France et en Europe, connaît actuellement une rénovation lourde. Son exploitant, EDF, qui emploie une quarantaine de personnes sur site, investit 30 millions d’euros sur la période 2021-2026 pour la rénovation de deux groupes de production hydroélectriques, d’un transformateur d’énergie et d’une vanne de barrage. " Il s’agit d’importants travaux qui font notamment appel au savoir-faire de nos spécialistes en maintenance des ouvrages hydrauliques ainsi qu’à celui de prestataires aux compétences spécifiques comme la société bretonne Océan Travaux Services qui réalise des travaux sous-marins. L’enjeu est de garantir la sûreté et le bon fonctionnement du site à long terme ", explique Stéphane Choley, responsable EDF Hydro en Bretagne.

Un chantier à 15 mètres sous terre

Pour ces gros travaux, EDF mobilise son équipe d’intervention mécanique de Dinard. Ils sont une quinzaine d’ouvriers à œuvrer dans les profondeurs du barrage, à 15 mètres sous terre, dans des opérations de manutention et d’inspection des machines. " Sur les 16 à 18 mois indispensables pour ce chantier, il y en a 10 consacrés au démontage et au remontage d’un groupe de production. Il y a un nombre de pièces très important à démonter avec un ordonnancement très précis à respecter. Les manipulations sont lourdes. Les mécaniciens vont s’assurer de la qualité de l’opération, de la maitrise des coûts et des délais, tout autant que de la sécurité de l’ouvrage ", rend compte Stéphane Choley.

12 % de l’énergie électrique produite en Bretagne

Ces travaux sont indispensables pour la pérennité de l’usine inaugurée en 1966 par le président de Gaulle en personne et qui a reçu sa dernière visite de contrôle en 2017 par la Dreal, l’autorité de sureté des ouvrages hydrauliques. Avec une puissance installée de 240 mégawatts - grâce à ses 24 groupes de production répartis sur toute la longueur du barrage -, le site fabrique en électricité de quoi alimenter 225 000 foyers, soit l’équivalent d’une ville comme Rennes. 12 % de l’énergie électrique produite en Bretagne provient de cette usine. C’est un étendard pour la Bretagne dans sa capacité à développer de l’énergie propre, elle qui veut maintenant se positionner comme une région leader sur le marché de l’hydrogène renouvelable.

Un site pas rentable

L’usine marémotrice de la Rance dégage un chiffre d’affaires de 20 millions d’euros. " On produit 500 giga watts annuels. Avec un prix moyen du méga watt à 40 euros, on arrive à 20 millions (1 GW = 1000 MV, NDLR) ", expose Stéphane Choley. Pas suffisant cependant pour que l’usine, aux frais de fonctionnement très élevés, soit rentable. Mais les retombées économiques d’un tel ouvrage pour le territoire sont très importantes. Elles ont été évaluées à 25 millions d’euros par le Conseil général de l’environnement et du développement durable, liées au développement d’activités en Rance et à la connexion améliorée entre Saint-Malo et Dinard. 30 000 voitures empruntent chaque jour le barrage de la Rance, qui a été aménagé pour les besoins de l’usine. Elles sont 60 000 l’été.

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