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L’usine Canson de Saint-Marcel-Lès-Annonay investit dans une chaudière biomasse
Ardèche # Industrie manufacturière # Transition énergétique

L’usine Canson de Saint-Marcel-Lès-Annonay investit dans une chaudière biomasse

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Forte consommatrice d’énergie pour la production de son célèbre papier pour les beaux-arts, la marque Canson se prépare à décarboner son activité en investissant dans une chaudière biomasse. En recourant à du bois sourcé localement, elle va verdir son activité et alléger sa facture énergétique.

Le site de fabrication de pâte à papier de Saint-Marcel-lès-Annonay de Canson vient d’investir dans une chaudière biomasse — Photo : DR

Étape majeure dans son process de décarbonation, le site de fabrication de pâte à papier de Saint-Marcel-lès-Annonay de Canson vient d’investir dans une chaudière biomasse, dont l’exploitation et la maintenance seront confiées à Engie Solutions à compter de janvier 2026 pour une durée de 10 ans. Un investissement de 6,35 millions d’euros qui a bénéficié d’une aide de l’Ademe dans le cadre de France relance 2030 s’élevant à 1,87 million d’euros.

Produire 42 000 tonnes de vapeur par an

Le montant sera ventilé à parts égales dans l’acquisition de la chaudière d’une part et la construction d’un bâtiment de 1 500 m² destiné à son hébergement et au stockage des plaquettes forestières (80 %) et de broyats de palettes (20 %), moins coûteux mais aussi moins "naturels" et nécessitant à ce titre un traitement des fumées.

La solution de la biomasse s’est imposée parce qu’elle procure une énergie décarbonée en quantité suffisante pour les besoins de Canson qui consomme 34 GWh de gaz pour générer 42 000 tonnes de vapeur par an, nécessaires au séchage de 16 000 tonnes de pâte à papier. Outre le verdissement de son activité, la biomasse permettra d’alléger la facture énergétique du papetier qui, compte tenu de l’augmentation des coûts du gaz, avait triplé l’année dernière.

Usine Canson de Saint Marcel-les-Annonay (Ardèche) — Photo : DR

"Grâce à la biomasse, nous allons être neutres en carbone. Près de 90 % de notre consommation de gaz sera effacée", se réjouit Pascal Conty. À partir de janvier 2026, l’industriel bénéficiera d’une énergie renouvelable et locale fournissant 89 % des besoins de vapeur de l’usine. "Composé de 80 % de plaquettes forestières et 20 % de broyats de palettes, approvisionnés localement dans un périmètre de 80 km autour du site de Saint-Marcel, le combustible bois utilisé permettra ainsi d’éviter l’émission de près de 5 715 tonnes de CO2 d’origine fossile par an", ajoute Dimitri Dorion, responsable développement industrie Aura d’Engie solutions.

Économiser l’eau

En parallèle, le groupe papetier veut réduire sa consommation d’eau, inhérente à la fabrication du papier (qui requiert de l’eau pour élaborer la pâte et beaucoup de vapeur pour le séchage). "Sur les 650 000 m3 d’eau que nous consommons annuellement, nous en rejetons 95 % dans la Deûme que nous avons préalablement retraités. Le retraitement des eaux issues de l’usine mobilise les capacités d’une station d’épuration dimensionnée pour l’équivalent de 20 000 habitants !

"Nous travaillons sur un projet de réutilisation de la vapeur pour diviser par deux les 5 % d’eau que nous ne retraitons pas encore ", annonce Pascal Conty.

En Ardèche, la marque gère 2 sites (250 salariés ; 98 M€ de CA en 2022), celui de Saint-Marcel-lès-Annonay pour la production de rouleaux de papier à partir de la pâte à papier, qui accueillera la chaudière biomasse et celui du Grand Mûrier, siège social de Canson Sas, qui transforme les rouleaux en produits finis et abrite le hub de distribution de sa maison mère, le groupe italien F.I.L.A. L’usine du Grand Mûrier, devrait elle aussi prochainement bénéficier d’investissements de décarbonation, avec l’installation de pompes à chaleur et de panneaux photovoltaïques.

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