Nord
Logistique : « Les clients ne veulent plus multiplier les interlocuteurs »
Interview Nord # Logistique # Reprise

Benoît Henno dirigeant de Prestapack-Dometrans Logistique : « Les clients ne veulent plus multiplier les interlocuteurs »

S'abonner

Benoît Henno a quitté l'an passé le salariat pour reprendre successivement deux entreprises nordistes dans la logistique : Prestapack et Dometrans. Il revient sur sa stratégie de développement qui vise à proposer une offre globale à ses clients.

— Photo : Reseau Entreprendre Nord

Le Journal des Entreprises : Vous avez repris les sociétés logistiques Prestapack et Dometrans l’une après l’autre. Quelle est votre ambition ?

Benoît Henno : Prestapack est une société que j’ai créée en 2011, avant de la revendre en 2014 pour devenir salarié dans la logistique, chez Transalliance. En 2017, j’ai eu envie de revenir à l’entrepreneuriat et l’opportunité de reprendre Prestapack s’est présentée. Cette société réalise du conditionnement à façon et du contrôle qualité, le tout pour des produits non-alimentaires.

Je voulais proposer une offre logistique plus globale ; j’ai donc cherché à reprendre une autre entreprise. J’ai entendu parler de Dometrans, à Lesquin, qui faisait du conditionnement de PLV et possédait également une activité de transport. Cette PME était en difficulté : elle employait 12 salariés et réalisait un chiffre d’affaires de 2,2 M€, avec des pertes de l’ordre de 400 000 €. Je l’ai reprise en octobre 2017 et huit postes ont pu être sauvés. J’ai même créé une société de transport, Dometrans Affrètement, pour sauver le poste du chauffeur. Si j’avais repris uniquement Prestapack ou Dometrans, je pense que ça n’aurait pas fonctionné. Il fallait pouvoir proposer une offre globale aux clients, qui ne veulent plus multiplier les interlocuteurs.

Comment avez-vous structuré cet ensemble de sociétés ?

B. H. : Une holding regroupe à présent mes quatre sociétés : Prestapack, Dometrans, Dometrans Affrètement et Logibex. Celle-ci a été créée en septembre, à la demande de clients, pour réaliser du conseil en flux logistique et transport, ainsi que de la formation dans ces deux domaines. À présent, l’ensemble des entités du groupe est rentable, ce qui n’était pas gagné dans le cas de Dometrans.

Avec ces sociétés, nous proposons une offre logistique complète : réception de marchandises, stockage, conditionnement, transport, etc. Il nous manque la possibilité d’aller chercher directement les marchandises dans les containers. À terme, j’envisage de réaliser une croissance externe pour y remédier. D’autant qu’avec Dometrans, j’ai pris goût au sauvetage de société. Il y a plein d’autres entreprises qui mériteraient de ne pas mourir. Mais pour le moment, l’objectif est de stabiliser l’ensemble.

Quelles sont vos perspectives de développement ?

B. H. : Le groupe a connu une croissance rapide et se développe plus vite que prévu. Fin 2018, nous allons atteindre un chiffre d’affaires de 2,5 M€, dont 1,7 M€ pour Dometrans, ce qui était à l’origine notre prévisionnel pour 2021. Quelques recrutements sont prévus pour passer de 17 à 20 salariés d’ici la fin de l’année.

Nous commençons aussi à manquer sérieusement de place. Notre entrepôt de 4 500 m² est plein à craquer : l’activité s’est développée grâce aux clients de Dometrans que nous avons fidélisés et à ceux que nous avons gagnés. Nous venons donc de nous doter d’un deuxième entrepôt de 6 000 m² à Tourcoing. Nous allons commencer par y développer une activité de conditionnement pour les produits Starwax, du groupe Brunel. Nos principaux clients sont situés au nord de Paris et évoluent dans le textile, l’industrie et la grande distribution.

Nord # Logistique # Reprise