Finistère
Logistique Air Service : “Ne pas être trop gourmand sur les salaires et valorisation”
Finistère # Capital

Logistique Air Service : “Ne pas être trop gourmand sur les salaires et valorisation”

S'abonner

Steven Morio, qui a récemment repris l’entreprise Logistique Air Service à Guipavas, est un serial entrepreneur et un serial investisseur. Une expérience qu’il met aujourd’hui au service des autres à la présidence des Finistère Angels. Il livre ses conseils pour financer sa start-up.

Sérial entrepreneur et investisseur, Steven Morio est aussi le nouveau président des Finistère Angels — Photo : Jean-Marc Le Droff

Au cours de sa carrière, Steven Morio a investi dans une trentaine d’entreprises, et est actuellement toujours au capital de 17 d’entre elles, parmi lesquelles de belles réussites telles qu’Éco Tree, Amzair, la Baleine Déshydratée, Toad ou encore Eolink. Il a également créé quatre magasins de l’enseigne Darty, dirigé l’entreprise agroalimentaire carhaisienne SMV… Ou encore récemment reprit l’entreprise Logistique Air Service, qui emploie une cinquantaine de salariés et a réalisé 2,5 millions d’euros de chiffre d’affaires l’année dernière.

Depuis avril, il est également le nouveau président de Finistère Angels, le club des business angels finistériens qui, malgré la crise et une fiscalité moins avantageuse depuis la suppression de l’ISF, est parvenu à augmenter ses investissements, passant de 600 K€ en 2019 à 883 K€ en 2021.

Avoir un expert-comptable et un avocat d’affaires à ses côtés

"Pour financer sa start-up, il faut avant tout avoir une idée qui puisse être commercialisée, et rentable au minimum sur le moyen terme. C’est la raison pour laquelle il est indispensable de s’entourer le plus tôt possible d’un expert-comptable et d’un avocat d’affaires, qui vont permettre de réaliser un prévisionnel réaliste et un pacte d’associés bordé”, estime-t-il.

Vient alors le temps de frapper à la porte des financeurs. “À ce stade, les banques sont souvent frileuses pour accorder des prêts. Il reste donc les fonds propres et le “love money”, en mettant à contribution sa famille et ses amis… Ou encore des business angels comme nous, qui investissons en phase d’amorçage et apportons notre expertise pour accompagner le porteur de projet. Nous restons toujours minoritaires et sortons en général après sept ou huit ans”, détaille le président.

Maîtriser la trésorerie

Les écueils à éviter ? “La maîtrise de la trésorerie est le nerf de la guerre. Il ne faut pas être trop gourmand dans sa levée de fonds, que ce soit en termes de salaire ou de valorisation de l’entreprise. Car il ne faut surtout pas en venir à organiser un second tour de table sans avoir atteint les objectifs de son prévisionnel. Ça peut être fatal. Il ne faut pas non plus avoir peur de perdre quelques pourcentages de l’entreprise pour la pérenniser. Certains peuvent avoir des réticences à laisser une trop grande partie de leur capital à des investisseurs, mais il ne faut pas oublier que nos intérêts sont communs pour démarrer et développer l’entreprise de façon sereine. En revanche, il faut être gourmand sur le volume de fonds à lever, et le plus tôt possible”.

Finistère # Capital