L’inflation ne freine pas le constructeur de maison à ossature bois Neoabita
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L’inflation ne freine pas le constructeur de maison à ossature bois Neoabita

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Spécialisé dans la construction de maison à ossature bois très basse consommation, Neoabita a vu son activité s’envoler depuis le début de la crise sanitaire. Une croissance qui, grâce à un positionnement haut de gamme, ne devrait pas être ralentie par la flambée des prix des matières premières.

Le panier moyen de Neoabita se situe entre 300 000 et 400 000 euros. Mais certaines maisons d’exception peuvent dépasser le million d’euros — Photo : Neoabita

Neoabita ne connaît pas la crise. Mieux, celle-ci semble être bénéfique au constructeur de maisons à ossature bois sur-mesure. Depuis l’apparition du Covid, fin 2019, le spécialiste des maisons écologiques très basse consommation, fondé en 2015 à Saint-Etienne, a vu son chiffre d’affaires décoller.

"Avant la crise sanitaire, nous facturions entre 200 000 et 300 000 euros d’honoraires annuels en maîtrise d’œuvre. Avec le confinement et le développement du télétravail, la demande sur des projets à gros budget a explosé. Nous avons vu arriver des Parisiens qui venaient d’acheter un terrain à 22 000 euros du côté d’Ambert (Puy-de-Dôme) et qui n’hésitaient pas à mettre 600 000 euros dans la construction de leur maison", confie Rémi Agrain, le fondateur de Neoabita.

+560 % de croissance en trois ans

Cette explosion de la demande est arrivée au meilleur moment pour Neoabita. "Juste avant le début de la crise, nous avions obtenu les garanties du Crédit Agricole et d’Axa pour pouvoir proposer le Contrat Maison Individuelle (CMI), qui rassure les banques et facilite donc l’accès au crédit. Cela nous a permis de répondre à cette demande croissante et de réellement changer de dimension", explique le dirigeant.

Résultat, Neoabita est passé de 300 000 euros de chiffre d’affaires en 2019 à 700 000 euros en 2020 pour atteindre cette année les 2 millions d’euros. Soit une croissance de plus de 560 % en trois ans.

Et avec la flambée des prix de l’énergie, liée à la guerre en Ukraine, la demande pour des maisons très basse consommation ne semble pas près de se tarir. "L’envers du décor, c’est l’inflation que l’on subit sur nos matières premières depuis un an. Avant, on savait faire des maisons clé en main autour de 2 500 euros/m². Aujourd'hui, nous sommes autour de 3 000 euros/m²", constate Rémi Agrain.

La carte de l’approvisionnement local

Pour autant, cette inflation ne devrait pas freiner le développement de Neoabita. "Nous avons la chance d’avoir une clientèle avec des budgets assez élevés. Notre panier moyen se situe entre 300 000 et 400 000 euros TTC. Mais il nous est arrivé de monter jusqu’à 1,5 million d’euros. Cette clientèle est donc moins impactée par les effets de l’inflation. Le gros souci, c’est mon taux de marge qui lui diminue", explique Rémi Agrain.

Pour tenter de s’affranchir des flambées inflationnistes imposées par les géants du secteur, qui "n’hésitent pas à augmenter les prix six mois après que la commande soit passée sous peine de ne pas nous livrer", le dirigeant essaie de développer une filière d’approvisionnement locale. "Pour la partie ossature bois, nous travaillons déjà beaucoup avec Cecoia au Chambon-Feugerolles mais nous aimerions le faire aussi sur les autres matériaux. L’idée serait d’arriver à monter une centrale d’achat en local pour arriver à faire baisser les coûts", développe le dirigeant.

Afin d’assurer son développement, la TPE stéphanoise (4 salariés) négocie avec de nouveaux partenaires bancaires afin d’augmenter ses garanties. "L’objectif est d’obtenir 2 millions de garantie en plus pour des travaux en cours. Ce qui nous permettra de doubler notre volume de facturation", précise Rémi Agrain, qui projette aussi d’ouvrir le capital de sa société à hauteur de 20 %.

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