Chez Sÿnia, la croyance dans les vertus de la RSE (responsabilité sociétale des entreprises) se lit jusque sur les murs de son usine, située à Lavérune (Hérault). Dans le hall d’entrée, aux côtés des 11 trophées remportés par la PME héraultaise (20 salariés, CA 2021 : 2 M€), une affiche rappelle les engagements de Sÿnia sur le sujet, autour de principes forts comme une gouvernance responsable, le respect des droits des personnes, ou l’éthique dans les relations d’affaires.
Une quête ininterrompue de labels
Le PDG de Sÿnia, Sylvain Maillard, résume la culture de son entreprise en trois valeurs clefs : "savoir-faire, innovation et confiance". Sur les deux premiers points, la PME a démontré, en 17 ans, son efficacité en s’imposant comme le leader européen du "doming", la production d’étiquettes en relief, formées en déposant une résine transparente sur une bande adhésive. Sur le dernier point, Sÿnia applique, en concertation étroite avec les salariés, une conception extensive de la RSE. "C’est un terme un peu galvaudé aujourd’hui. Je préfère l’idée de performance globale. Sur les plans social, environnemental, économique, ou autres, l’entreprise a un rôle à jouer dans la société", affirme Sylvain Maillard.
Dans les faits, Sÿnia engrange, depuis quelques années, des certifications dont le nombre ne cesse d’enfler. Elle a d’abord décroché le label Imprim’Vert, visant à réduire l’impact de l’impression, en eau, encre, papier ou textile : "Du bon sens pour un imprimeur", selon Sylvain Maillard. Puis elle a adhéré au Global Compact, l’initiative des Nations Unies pour réaliser ses 17 Objectifs de Développement Durable (ODD). Elle a ensuite obtenu le label Lucie 26 000, formalisant en termes de RSE la certification ISO 26 000. "Pour réduire nos émissions, nous avons rédigé un plan d’actions en plusieurs phases, validées par le bureau Veritas. Cela suppose un travail lourd avec les parties prenantes", précise Sylvain Maillard.
Un accélérateur d’efficacité économique
En 2022, Sÿnia a décroché la certification or du label EcoVadis, quelques années après avoir eu le bronze et l’argent. À la différence de Lucie 26 000, qui ne s’applique qu’en France, cette distinction est une référence internationale en RSE, plaçant la PME héraultaise "parmi les 4 % d’imprimeurs les plus durables au monde", insiste Sylvain Maillard. Mais l’entrepreneur souligne aussi que ces démarches s’accompagnent d’une certaine efficacité économique.
Sÿnia a notamment percé dans le créneau de la cosmétique, où ses domings sont appréciés sur les supports marketing en PLV (promotion sur le lieu de vente), tels que les barres à maquillage. C’est en discutant avec ses clients grands comptes, comme Dior et Chanel, que l’orientation vers l’EcoVadis or a été prise. "Le label ne nous a jamais été imposé, car nous étions déjà avancés. Mais puisque les donneurs d’ordre envoient des questionnaires à ce sujet à leurs fournisseurs, il faut être soi-même de plus en plus exigeant en matière de RSE", justifie le PDG. De même, inspirée par son label Lucie 26 000, Sÿnia a développé une résine biosourcée pour ses domings : le premier brevet mondial a été déposé en février, et la PME a déjà développé des prototypes avec Dior et Chanel.
La prochaine étape pour Sÿnia sera d’évoluer en entreprise à mission. En collaboration avec FACE (Fondation Agir Contre l’Exclusion), elle a commencé à recruter ou recevoir des stagiaires issus des QPV (quartiers prioritaires de la ville). De même, elle compte réunir ses activités, d’ici 2025, en bâtissant une nouvelle usine à Villeneuve-lès-Maguelone (Hérault), où elle triplera sa surface. Sans surprise, le site jouira de la plus forte qualification environnementale pour un bâtiment d’activité, dont la nouvelle version est sortie en juillet.
