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Limatech livre ses premières batteries made in France
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Limatech livre ses premières batteries made in France

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Après près de dix ans de R&D, la deeptech industrielle Limatech, qui conçoit et fabrique des batteries au lithium pour l’industrie aéronautique a livré ses premiers bons pour essai en vol. L’entreprise devrait boucler une levée de fonds de 20 millions d’euros au quatrième trimestre 2024, afin d’accélérer son développement. Objectif : produire 40 000 batteries à horizon 2030.

Avec son équipe dirigeante, Limatech devrait boucler une levée de fonds de 20 millions d’euros au quatrième trimestre 2024 — Photo : Limatech

Un plan de l’usine à la main, Florence Robin, présidente et cofondatrice de Limatech, qui conçoit et fabrique des batteries nouvelle génération à destination des avionneurs, s’assure que la ligne de production qui vient d’être installée est bien alignée avec la porte d’entrée du site. Les derniers ajustements de cette usine flambant neuve sont quasiment terminés, à la grande fierté de la dirigeante, qui planche sur le projet aux côtés de Maxime Di Meglio, le directeur général, depuis 2016.

"Nous en sommes encore au stade de présérie et vente de batteries bon pour essais en vol, mais nous visons une production de 40 000 batteries à horizon 2030", explique la dirigeante. Deux autres lignes de production devraient progressivement être installées au sein de l’usine de Voreppe, en Isère, qui regroupe pour le moment trente salariés. "Sept postes d’opérateur, de technicien et d’ingénieurs sont pour le moment ouverts et une quarantaine d’emplois seront créés ces trois prochaines années", poursuit Florence Robin. Lauréate du dispositif Première usine du plan France 2030, Limatech a investi 10 millions d’euros afin de développer son site de Voreppe, qui devrait lui permettre d'atteindre un chiffre d'affaires de 130 millions d’euros en 2028.

Une batterie trois fois plus légère que les batteries au plomb

Principal atout des batteries lithium fer phosphate développées par la deeptech ? Une durée de vie deux fois plus importante que celles au plomb traditionnellement utilisées dans l’aviation. Le produit est également trois fois plus léger, permettant de gagner en autonomie de transport, et tient beaucoup mieux la charge que les batteries au plomb. "Nous avons souhaité être disruptifs non pas sur la partie usage de la batterie (les produits de Limatech serviront à mettre en marche les turbines ou des moteurs thermiques) mais sur sa composition technique, en proposant un produit plus propre", explique Maxime Di Meglio. Un argument de poids pour ses futurs clients avionneurs, dont les normes en termes d’émissions de CO2 sont de plus en plus contraignantes. La start-up, qui vient de livrer ses premiers bons pour essai en vol auprès de premiers clients, attend désormais le retour de l’EASA (Agence européenne de la sécurité aérienne) pour passer à l’échelle industrielle.

Une levée de fonds de 20 millions d’euros

En parallèle, l’entreprise a entamé une levée de fonds qu’elle devrait boucler d’ici le quatrième trimestre. "Sur un objectif de 20 millions, nous avons déjà sécurisé 15 millions d’euros", précise Florence Robin. Particularité de ce nouveau tour de table : l’ouverture du capital aux investisseurs particuliers, via une campagne de crowdfunding. "Nous sommes parvenus à réunir pas loin de 250 intentions de participations, pour un montant de 770 000 euros en l’espace de trois semaines", explique Florence Robin. "Nous avons souhaité ouvrir notre capital aux individuels afin de créer une communauté de personnes soutenant notre projet", poursuit-elle. Une implication de la société civile nécessaire à la réindustrialisation de la France, selon la dirigeante.

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