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Quiet développe de la vaisselle silencieuse et résistante pour la restauration collective
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Quiet développe de la vaisselle silencieuse et résistante pour la restauration collective

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Après cinq ans de recherches, la start-up girondine Quiet a mis au point une vaisselle insonorisée destinée à améliorer le cadre de travail des services de plonge. Elle vient d’expérimenter ses préséries dans des cantines et prépare une levée de fonds pour peaufiner son outil de production et répondre aux précommandes en 2024.

La vaisselle conçue par Quiet est plus légère, plus résistante, antidérapante et surtout silencieuse — Photo : quiet

Chut ! L’entrechoquement de ces assiettes révolutionnaires n’émet aucun bruit. C’est l’intérêt premier - mais pas le seul - des cinq années de recherches lancées par l’équipe de Quiet. Aujourd’hui, la start-up hébergée par Talence Innovation et incubée par Unitec depuis 2020 savoure les précommandes qu’elle espère livrer en 2024. "Derrière une simple assiette se cachent des challenges scientifiques, des questionnements, des inquiétudes, des joies", sourit Sophie Moritel. À l’instar de ses associés, cette ancienne responsable marketing est issue du monde de la restauration collective et des équipements de cuisine. "Le bruit en plonge est insupportable. C’est déjà un métier difficile avec du port de charges, souvent de la chaleur et de la lumière artificielle. Nous voulions améliorer le cadre de travail."

Plus légère et antidérapante

Au-delà du confort acoustique, la vaisselle est aussi antidérapante. "Nous ne l’avons pas fabriquée dans cette optique, mais cela sécurise particulièrement les enfants, les personnes âgées et les malades. Une assiette est aussi trois fois plus solide que du verre trempé et se fend sans se casser en mille morceaux grâce à son revêtement. Enfin, elle est bien plus légère. Une assiette en porcelaine pèse 600 grammes, soit 10 kg la pile de huit. Là où la nôtre pèse 350 grammes."

Sophie Moritel, co-fondatrice de Quiet — Photo : quiet

L’argumentaire de la jeune dirigeante a de quoi séduire les trois branches de la restauration collective : la santé (Ehpad, hôpitaux…), le scolaire et les établissements privés. Neuf cents pièces ont déjà été produites en présérie. Des grandes assiettes, des petites, des coupelles. "Ce sont les pièces les plus utilisées en restauration collective."

La ville de Talence a financé une première expérimentation grandeur nature dans trois de ses cantines pendant quinze jours en juin, "avec des prises de son comparatives et des entretiens avec les équipes". Quiet espère avoir convaincu.

Une usine dans cinq ans

Son secret ? Sa matière. En 2018, soit trois ans avant sa création officielle à Talence, Quiet a missionné le CNRS et l’école d’ingénieurs Insa de Lyon. "Pendant deux ans, ils ont travaillé à répondre à notre première interrogation : est-il possible d’obtenir une cohésion moléculaire entre le polymère et le verre trempé ? Le polymère parce que le plastique était banni pour nous ; le verre trempé parce que c’est la matière qui s’est démocratisée en remplacement de la porcelaine, plus lourde." La colle était aussi exclue pour répondre aux exigences de santé. "Il a ensuite fallu concevoir l’outil de production, que nous avons breveté. Là encore un défi", raconte Sophie Moritel.

Mais il nécessite encore d’être perfectionné pour accélérer la cadence et honorer les précommandes. Soutenue jusqu’à présent par des bourses de la BPI et de la Région, Quiet entamera une levée de fonds d’ici la fin de l’année avec dans le viseur un bel objectif à cinq ans : développer son outil pour internaliser sa production - aujourd’hui externalisée en région lyonnaise - dans une usine qu’elle construirait en Nouvelle-Aquitaine.

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